Le talent et l'esprit de créativité de plus de 400 planches ont été mis en valeur lors d'une grande exposition retraçant les 50 ans de la BD algérienne sur une superficie de 1.000 m2. Organisée à Riad El Feth, elle regroupe tous les auteurs qui ont marqué la BD algérienne. On notera la participation d'une trentaine de pays à l'image de Cuba, des USA, de la Tunisie, du Maroc, de l'Egypte, du Liban, de la Belgique, du Japon, de la Suisse, de l'Angleterre et de l'Italie. L'exposition, inaugurée par Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, a pour objectif, selon les organisateurs, de « faire connaître la bande dessinée et encourager les jeunes talents tout en constituant un espace d'échanges entre les bédéistes du monde entier. » Artiste multidisciplinaire, Djilali Beskri a exposé dans un chapiteau consacré à ses œuvres sous le titre « sans transitions ». Avec cette collection, Djilali Beskri choisit l'image mobile comme unique activité et approche les différentes techniques picturales pour représenter le monde. Il se sert de sa formation scientifique pour approcher toutes les techniques cinématographiques. Il est à la recherche d'une esthétique nouvelle nourrie de la confluence de toutes les technologies qu'il maîtrise parfaitement. Opposé à la guerre et à la violence, il représente le monde avec la force de ses opinions. Le bédéiste français Jacques Ferrandez a présenté une bande dessinée relative à la lutte de libération et à plusieurs sites d'Alger, à l'instar du monument Riad El Feth, l'amirauté, la Casbah d'Alger, la place des Martyrs, mais aussi la baie d'Alger, conçue selon une technique logicielle avec tablette graphique. Quant à un collectif de bédéistes cubains, il a décidé d'exposer la photo du légendaire Ernesto Che Guevara, en visite le 24 février 1965 à Alger, au cours d'un séminaire de solidarité afro-asiatique. A cette occasion, il a déclaré : « Cela est une assemblée des peuples en lutte ». Il a adopté la sérigraphie comme mode d'expression, une technique d'impression d'affiches encore florissante à Cuba. Pour sa part, Geo Sipp, professeur de dessin, peinture et arts graphiques aux Etats-Unis d'Amérique, a exposé une œuvre intitulée « Des loups dans la ville ». C'est l'engagement de son propre pays en Irak et en Afghanistan qui l'a conduit à s'intéresser au comportement des troupes d'occupation en territoire étranger. Sa technique de dessin et d'impression est tout simplement unique. A partir de gravures sur verre, Geo Sipp livre des images fortes et esthétiques dont la facture n'est pas sans évoquer la stylisation propre à l'art déco des années 1920 et 1930. De son côté, le plus célèbre bédéiste en Italie, Manuele Fior a exposé quarante images et romans dessinés. Il nous raconte l'histoire d'amour et d'amitié entre Piero, Lucia et Nicola. Cette fresque introspective est valorisée par les aquarelles à couper le souffle, qui atteint une profonde maturité graphique. Les planches exposées seront reliées à la fin de l'exposition pour en faire un album dont un exemplaire sera remis à chaque exposant.