Le 9e art est mis en valeur à travers ce film documentaire de 30 minutes réalisé par Djilali Beskri autour du célèbre bédéiste «Slim». Djilali Beskri en sa qualité d'auteur de BD et réalisateur a justement pensé à rendre un hommage à Slim en réalisant un film sur son remarquable parcours artistique qui avait fait la gloire de la BD algérienne dans la période post-indépendance. Le film intitulé « Slim » est présenté en avant première ce samedi à la salle Ibn Zeydoun de l'office de Riad el Feth (OREF). Cette œuvre cinématographique est co-produite par FIBDA (festival international de la bande dessinée en Algérie) et de la boite «Dynamic art». Ce film raconte l'histoire d'un homme amoureux de sa profession. Le cinéaste a de son côté abordé le côté technique de l'adaptation de la BD en film, estimant que «cette adaptation n'est pas un handicap mais permet la promotion du 9e art». Ce film relate le parcours de la bande dessinée en Algérie. «Nous sommes restés 3 mois sur le tournage à Alger en compagnie de Slim. Certaines séquences ont été reconstituées». Notre interlocuteur explique que l'objectif, à travers cette production cinématographique, est de faire connaître l'histoire de l'Algérie via la bande dessinée par le biais du visuel. Prochainement, M. Beskri envisage de soumettre ce film à l'ONDA. Ce film sera diffusé bientôt sur le petit écran en Algérie et à l'étranger. Il émet le souhait de voir projeter son documentaire à travers plusieurs villes du pays. Il ajoutera en outre qu'il est en train de préparer un documentaire sur le Tassili. Son vœu est de tourner ce film avec des reconstitutions à effets spéciaux. Mais avant de réaliser ce projet, il compte entreprendre la réalisation d'un documentaire sur la BD africaine. A ce sujet, il dira : «Contrairement à la BD occidentale, la BD africaine connaît une véritable renaissance grâce à une jeune génération d'artistes qui s'inspirent, dans leur travail, des nombreux contes et traditions que recèle l'Afrique et n'attendent que des manifestations pour faire valoir leur talent et savoir-faire». M. Beskri poursuit que malgré le manque de moyens, ces jeunes dessinateurs n'ont rien à envier à leurs confrères occidentaux ou asiatiques et arrivent à réaliser des BD éducatives et artistiques de grande qualité. Pour preuve, des dizaines d'entre eux sont pris en charge dans des pays européens pour leurs talent et potentiel artistique et produisent une BD très appréciée qui arrive à faire de l'ombre à celle de ces pays d'accueil. Toutefois, ces créateurs africains, qu'ils viennent des pays limitrophes où lointains, rencontrent en permanence des problèmes d'édition, de diffusion et de promotion, qui les empêchent de prendre de l'élan et les plongent dans l'anonymat. Fort heureusement, l'avènement du festival de la bande dessinée en Algérie (FIBDA) a redynamisé cet art. Ce réalisateur salue vivement cette louable initiative.Interrogé en marge de cette projection, Slim nous confie qu'il était au départ sceptique du résultat de cette opération. Toutefois il se dit optimiste quant à cette démarche méritoire. «Il est important de savoir que Beskri a réalisé cette prouesse technique d'engager un dialogue avec un de mes personnages principaux, en l'occurrence Zina». Ainsi, Slim n'a pas été récompensé inutilement à la dernière édition du festival de la bande dessinée en Algérie. Son œuvre est vivante plus que jamais. Il est déjà pour les anciennes générations une star incontestée de ce 9e art. Il est aujourd'hui pour la génération actuelle et le sera pour les générations de demain.