Le secteur de l'environnement et de l'aménagement du territoire ne manque pas de moyens, notamment financiers, mais plutôt d'une meilleure gestion. C'est le constat fait par Amara Benyounès, deux mois après son installation au poste de premier responsable du secteur. Lors d'une réunion avec les directeurs de l'environnement des 48 wilayas, le ministre a demandé à ses cadres de passer de l'étape de la sensibilisation à celle de la répression en appliquant les lois existantes. A ses directeurs de wilaya qui se plaignaient du comportement du citoyen et de la négligence des élus, M. Benyounès a estimé qu'il ne faut incomber la responsabilité de la dégradation des villes ni à la population ni aux élus. « Les élus locaux ont été choisis par les citoyens. Vous devez travailler avec eux. L'objectif est de construire des villes modernes, écologiques ». Aussi, les cadres du secteur sont appelés à « avoir une vision globale en engageant une réflexion triptyque : environnement-ville-aménagement du territoire, pour trouver des solutions globales aux problématiques posées », a indiqué le ministre. Les efforts doivent être consentis, en premier lieu, d'après Benyounès, sur l'amélioration du mode de gestion faisant observer que jusque-là, « la gestion a été un échec », ajoutant dans le même sillage que « nous devons explorer d'autres pistes ». Pour ne citer que le cas de la capitale, le directeur de la wilaya a fait savoir que la gestion des déchets est prise en charge, dans la moitié des communes, par un EPIC et dans l'autre par les communes. Réponse de M. Benyounès : « De toutes les manières nous n'arrivons pas à faire le distinguo ». La décharge d'Ouled Fayet fermée cette année Face aux reproches de leur ministre, les directeurs des wilayas ont, pour la plupart, soulevé les problèmes de l'organigramme, de l'encadrement des ressources humaines, du manque de centres d'enfouissement techniques (CET) et, surtout, de la négligence des communes dans la collectes des déchets. Les directeurs ont également fait part du faible recouvrement des taxes écologiques. En réponse, M. Benyounès s'est engagé à ce que tous les directeurs soient fixés sur leur statut au plus tard au début de novembre, en attendant le nouvel organigramme qui est en phase de finalisation. Au sujet des CET, le ministre a fait savoir que l'ensemble des wilayas sera doté d'incinérateurs. Il a même annoncé que le CET de Ouled Fayet « très mal géré » sera fermé progressivement d'ici la fin de l'année. Au sujet de la fiscalité écologique, Mme Boudjemaâ, secrétaire d'Etat chargée de l'Environnement, a indiqué que 9 taxes alimentent le fonds de l'environnement et de la dépollution, sauf que le taux de recouvrement reste très « faible » et ne dépasse pas, à l'échelle nationale, 23%.