Hocine Mezali, essayiste et journaliste de talent, vient de publier un livre consacré à la vie politique et militante de Ferhat Abbas. Intitulé « Ferhat Abbas, un homme, un visionnaire », le livre raconte le cheminement politique et intellectuel de l'un des acteurs phares de la guerre de Libération nationale. Lors d'une séance de vente-dédicace, organisée dans l'après-midi de samedi dernier à la librairie El Idjtihad, l'auteur a surtout mis en valeur les qualités intrinsèques de l'homme. « J'ai écrit ce livre dans lequel j'ai mis l'accent sur l'homme politique et le visionnaire », a-t-il souligné, avant d'ajouter que Ferhat Abbas est « un homme d'Etat aux qualités extraordinaires ». M. Mezali regrette que le premier président de la première assemblée nationale n'ait été gâté ni par l'opinion publique ni par la classe politique. Pourquoi un tel traitement ? M. Mezali soutient que Ferhat Abbas était dans le Mouvement pour l'égalité des droits, créé par l'émir Khaled alors capitaine de l'armée française. Beaucoup d'Algériens, précise-t-il, pensaient que le mouvement en question défendait l'idée de l'assimilation. Or, ce mouvement politique militait pour que le peuple algérien ait des droits. L'auteur précise que l'homme auquel il a consacré son livre et qu'il qualifie d'homme lucide issu d'une famille modeste déracinée à la faveur de la colonisation, a demandé à ce que le droit à la nationalité française soit étendu à tous les Algériens. Sur un autre registre, et pour souligner le génie du militant, M. Mezali affirme que Ferhat Abbas a rejoint les bancs de l'école à l'âge de dix ans, et a pu réussir ses études et décrocher un diplôme de pharmacien. L'auteur rappelle, en outre, les raisons qui ont conduit Ferhat Abbas à démissionner de la présidence de la première assemblée nationale. Il affirme dans ce cadre que trois propositions ont été faites par Ferhat Abbas, Boualem Oussedik et la Fédération de France du Front de libération nationale. A la dernière minute, ajoute-t-il, Benbella a sorti de sa poche un papier qu'il présente comme la mouture de la constitution. Du coup, le premier responsable de la première assemblée nationale a claqué la porte, en expliquant le pourquoi de son retrait. Pour Mezali, Ferhat Abbas était un visionnaire. Même après sa démission, souligne-t-il, l'homme politique n'a pas été laissé tranquille. Au contraire, « il a été assigné à résidence », ajoute-t-il. Et de conclure que Ferhat Abbas qui a laissé beaucoup d'orphelins n'a pas eu les funérailles qu'il méritait. En ce qui concerne ses projets d'écriture, l'auteur affirme avoir un roman en chantier, expliquant dans le même contexte que son écriture est proche de notre histoire, parce que, estime-t-il, « notre pays ne connaît pas suffisamment son histoire ».