Photo : Makine F. Sonelgaz maintiendra le cap des investissements et ce malgré des déséquilibres, a déclaré Noureddine Bouterfa, PDG du groupe. En effet, les investissements ont atteint le record de 240 milliards DA en 2009. Et cet effort se fait «en moyens propres», selon M. Bouterfa. Autant dire que c'est pour l'entreprise «un contexte difficile». Aussi, Sonelgaz a toujours revendiqué une augmentation des tarifs puisque le gel est à l'origine de l'absence de couverture financière qui n'a pu être mobilisée que par «le recours aux prêts bancaires qui représentent 76% du montant de l'investissement. » M. Bouterfa veut tirer encore une fois la sonnette d'alarme pour relever que pour la première fois le groupe a dû payer en 2009 des agios sur découvert bancaire de 165 milliards DA. La situation s'est traduite donc par un résultat d'exploitation déficitaire de -14,5 milliards DA. Mais cela ne décourage pas pour autant le groupe Sonelgaz, qui se dit prêt à satisfaire le programme d'alimentation en gaz et en électricité des populations dans le prochain programme 2010-2014. Pour M. Bouterfa, «la Sonelgaz sera au rendez-vous» pour le programme de un million de foyers à alimenter en gaz et les 300.000 à électrifier. Le patron de la Sonelgaz reconnaît que l'Etat a dû faciliter les investissements par l'octroi de crédits à des taux bonifiés. Outre une ligne de crédit sur 20 ans avec 10 ans de différé, un effacement du découvert de 200 milliards DA a été consenti pour les agios jusqu'à fin mars, mais pour la Sonelgaz, ce découvert «risque de se reproduire», souligne-t-on. Une manière de dire que ces mesures ne sont que transitoires alors que l'Etat est appelé à rester le garant de la poursuite des investissements au moment où ceux-ci sont estimés à près de 3 600 milliards DA sur la période 2010-2020. 253.336 NOUVEAUX ABONNÉS EN ÉLECTRICITÉ EN 2009 La Sonelgaz a cependant un plan de bataille : investir dans les nouvelles énergies et récupérer certaines entreprises du secteur comme l'unité éclairage de Rouïba, l'unité compteurs d'El Eulma pour mettre en place son «compteur intelligent» qui mettra fin aux litiges avec les clients, assurer la bonne qualité de service… On a enregistré 253.336 nouveaux abonnés en électricité en 2009 (+4 % par rapport à 2008). Quant à la consommation de gaz, elle a augmenté de 11% et ce en raison «de l'intensité des programmes publics». 223.253 nouveaux branchements ont été réalisés, ce qui porte le total à 2.857.649 abonnés. Sonelgaz va revoir le système de relève, confié à des privés, pour être plus proche des clients, remettre de l'ordre dans les réseaux électriques, en envisageant leur mise sous terre en ville, même si cela va se traduire par «un coût» supplémentaire. Les créances sont «un problème récurrent» à Sonelgaz puisque le montant est estimé à 40,3 milliards DA dont 28% détenues sur la clientèle domestique. Le groupe va «privilégier les compétences nationales», c'est ce que dit M. Bouterfa qui rappelle l'adoption de clauses dans le cahier des charges pour favoriser dans les marchés publics, les entreprises nationales, y compris celles qui n'ont pas encore de qualification parce que cela mettra « mieux les entreprises en compétition» et «favorisera davantage la transparence et l'équité». M. Bouterfa a aussi évoqué la fraude, le non-paiement, les branchements illicites, autant de problèmes que l'entreprise comptera «mieux contrôler d'ici 2011» en «reprenant les choses en main». IL FAUT DIFFÉRENCIER LES FACTURES Le PDG de Sonatrach regrette qu'il y ait «une structure de tarifs d'électricité unique» qui ne tient pas compte des moyens de chacun. Peut-être que «si l'Etat pouvait un jour faire le distinguo, à ce moment là, des factures différenciées pourraient être appliquées», a-t-il déclaré. A une question sur la consommation, M. Bouterfa rassure qu'il y a eu à cause de subventions des tarifs par l'Etat, plus 50% de consommation supplémentaire dans les régions du sud par rapport au Nord. Il va falloir, à ce rythme, installer d'ici 2015 les «mêmes capacités que celles de l'Algérie toute entière en 1962». Pour terminer, le PDG de la Sonelgaz rassure que l'on a «de bonnes réserves pour 2010» qui peuvent nous mettre à l'abri, sauf catastrophe majeure, de toute perturbation.