Ces rencontres sont organisées sous le signe de la nouvelle création cinématographique française. Les Rencontres ont lieu à la Cinémathèque algérienne, « Un lieu mythique dans l'histoire du cinéma algérien, mais aussi mondial : on se remémore tous les grands cinéastes passés par Alger depuis sa création en 1965. Nombre d'entre eux étaient Français. Ils ont noué ainsi une relation très forte avec la Cinémathèque qui poursuit aujourd'hui sa riche mission de création et de préservation de la mémoire », soutient Ahmed Bédjaoui, consultant sur ce projet. Au programme de cette première édition, neuf films de la nouvelle création française : un cycle de cinq films d'Alain Resnais, une sélection de TV5 Monde et un master class et une table ronde sur la critique cinématographique. Trois projections sont prévues quotidiennement (13h, 15h30 et 18h) à la cinémathèque algérienne. Des projections, des débats en présence des réalisateurs et un atelier sur le son destiné aux professionnels feront aussi partie de ce programme. Les cinéastes présents à ce rendez-vous sont Noémie Lvovsky (Camille Redouble), Maiwene (Polisse) (photo), Jean-Marc Moutout (De bon matin), Christian Rouaud (Tous au Larzac) et Chloé Scialom (Nuit sur la mer et Quidam). Ahmed Bédjaoui affirme : « la Cinémathèque doit redevenir un lieu de rassemblement, un espace de liberté. Consacrer un cycle à Alain Resnais, est une sorte d'hommage que l'on rend au « Parrain » des réalisateurs qui présenteront leurs films à Alger, car lui aussi représentait à ses débuts la nouvelle vague du cinéma français ». L'objectif, selon M. Bedjaoui, à travers cette première initiative est de « favoriser de véritables échanges entre professionnels français et algériens autour de la filmographie retenue, ceci grâce à la présence de réalisateurs et de professionnels venus présenter et commenter les films projetés ». Ce n'est pas tout. Ces rencontres feront profiter d'autres publics. En effet, ce cycle se poursuit les 29 et 30 octobre à la cinémathèque d'Oran et de Tlemcen. Pour cette première soirée, le public composé pour sa majorité du monde du cinéma algérien et français, a suivi la projection du film« Sport de filles » de Patricia Mazuy, réalisé cette année. C'est l'histoire d'une cavalière surdouée qui manifeste sa colère lorsqu'elle apprend la vente du cheval d'obstacle qu'on lui avait promis. Elle redémarre à zéro en acceptant de rentrer comme palefrenière dans le haras de dressage qui jouxte la ferme de son père. La propriétaire, Joséphine de Silène, y exploite d'une main de fer la renommée internationale d'un entraîneur allemand, Franz Mann, ancien champion cynique et usé dont les riches cavalières du monde entier se disputent le savoir mais aussi le regard. Dans ce drame d'une durée de 101 minutes, la cavalière en question poursuit son unique obsession, celle d'avoir un cheval pour elle, qu'elle emmènerait au sommet. Il faut dire que la réalisatrice et les acteurs ont su transmettre au téléspectateur la sincérité dégagée dans le jeu. Des scènes cadrées et bien jouées ne donnant pas cette impression d'un « amas » de gestes et de discours anarchiques qui manquent de recherche et de talent. Patricia Mazuy est une réalisatrice et scénariste française née à Dijon où elle fait ses études secondaires au lycée Carnot. Après une année préparatoire au lycée Henri IV, elle suit des études commerciales à HEC où elle s'occupe surtout du ciné-club. Lors d'un séjour aux Etats-Unis d'Amérique où elle rencontre Agnès Varda, Patricia Mazuy décide d'abandonner HEC et se consacre au 7e art. C'est à Los Angeles qu'elle réalise elle-même un court métrage avec l'aide de Sabine Mamou et d'Agnès Varda. Sabine Mamou lui permet, en 1982 d'entamer une carrière de monteuse pour les services d'Agnès Varda dans « Sans toit, ni loi », Yilmaz Güney (le mur), puis elle évolue et réalise aujourd'hui ses propres films.