Arrivé à Damas, vendredi dernier, au terme de sa deuxième tournée dans la région en vue d'un règlement de la crise syrienne, le médiateur international, Lakhdar Brahimi, a appelé, hier, à l'issue d'une audience avec le président Bachar Al Assad, les belligérants à proclamer « unilatéralement », à partir d'aujourd'hui, un cessez-le feu pour la fête de l'Aïd Al Adha. « J'en appelle à tous, à chaque Syrien, dans la rue, les villages, aux combattants dans l'armée régulière syrienne et aux opposants, pour qu'ils prennent une décision unilatérale d'arrêter les hostilités à l'occasion de l'Aïd al-Adha », a-t-il lancé, précisant qu'il s'agit d'une « initiative personnelle, et non d'un plan détaillé de paix ». Le président Al Assad lui a affirmé sa disposition à œuvrer « pour une solution politique à la crise » qu'il conditionne, néanmoins, par le rejet de toute « ingérence étrangère », « l'arrêt du terrorisme » et « l'engagement de certains pays impliqués pour qu'ils cessent d'héberger, de soutenir et d'armer les terroristes en Syrie ». En dépit des préalables imposés, à la fois, par le gouvernement syrien et l'opposition armée pour la mise en œuvre de cette démarche, (chacune des deux parties exige la réciprocité dans l'arrêt des violences), l'émissaire onusien tient à son initiative. Pour preuve, il retournera au pays après l'Aïd, dans l'espoir de l'établissement d'une trêve durable, « si le calme s'installe réellement pendant cette fête », a-t-il, néanmoins, précisé. Dans la capitale syrienne, M. Brahimi ne s'est pas contenté de rencontrer les officiels. Il a contacté des dirigeants de l'opposition civile à l'intérieur et à l'extérieur du pays, et les groupes armés de l'intérieur, auprès desquels il a « trouvé un accueil très favorable ». L'appel de paix de M. Brahimi intervient dans un contexte marqué, notamment, par l'attentat à la voiture piégée, qui a tué, vendredi, à Beyrouth, le chef des Renseignements de la police libanaise, Wissam al-Hassan, « bête noire du régime syrien ». Pointée du doigt par l'opposition libanaise (qui a organisé hier, une grande manifestation contre le gouvernement de Nadjib Mikati), Damas est également la cible des accusations françaises. En effet, Laurent Fabius a jugé « probable » l'implication de Damas dans cette attaque, qui a fait 8 morts et 86 blessés.