Le manque, voire l'absence, d'échanges entre écoles et institutions de formation cinématographique des pays méditerranéens, magrébins et arabes ont été soulevés par les professionnels tel le scénariste Laïd Djelloul qui a estimé que les stages et ateliers itinérants pour étudiants en métiers du cinéma sont plus que nécessaires dans la perspective de l'élaboration de projets artistiques communs. Laïd Djelloul a estimé que la coopération cinématographique actuelle entre les pays « se limite à la participation de réalisateurs, acteurs, producteurs ou scénaristes aux festivals de cinéma, en tant que membres de jury ou d'invités d'honneur, alors qu'il reste beaucoup à faire en matière de coproduction. » Le critique de cinéma Ahmed Bedjaoui a d'emblée expliqué que le renforcement de la coopération cinématographique et audiovisuelle entre professionnels et institutions de cinéma entre plusieurs pays est le seul capable de restaurer une image forte du partenariat, tout en soulignant que ces pays doivent apprendre à vivre en bon voisinage, en apprenant à dialoguer entre eux. M. Bedjaoui a mis en avant l'importance de la mise en place d'accords de coproduction entre les pays de la région pour créer des espaces d'échange, de partage et de rapprochement solide entre cinéastes et producteurs. D'autres réalisateurs appellent les pays arabes à créer les conditions favorables pour la mise en place d'un fonds commun de production et de coproduction cinématographique et télévisuelle pour faire face à la guerre des images. Sur un autre volet, le scénariste Laïd Djelloul s'est interrogé sur la réalité des financements des films. Il raconte sa mésaventure dans ce domaine. Il nous confie qu'il a écrit dernièrement le scénario d'un film qui traite de la violence faite aux femmes. A sa grande surprise et déception, son film a été rejeté du FDATIC (Fonds de développement de l'art, de la technique et de l'industrie cinématographique), sous prétexte qu'il a traité la problématique d'une manière « exagérée » et « démesurée ». « Je ne comprends plus rien. J'ai jugé bon d'écrire sur cette thématique qui demeure, malheureusement toujours taboue chez nous. Aujourd'hui, les esprits évoluent. A l'étranger et même chez nous, on crée des réseaux d'écoute pour améliorer la prise en charge des femmes victimes de violence et leur suivi sanitaire et psychologique, pour leur réinsertion dans la vie sociale », a-t-il précisé.