L'envoyé spécial de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental, Christopher Ross, est de retour. Il effectuera un long périple en Afrique et en Europe (27 octobre-15 novembre). Il est depuis, hier, à Rabat pour « une visite de travail », avec l'espoir d'un règlement définitif et pacifique du conflit maroco-sahraoui. L'optimisme est de rigueur pour tenter de « relancer le processus politique », voué à l'impasse par l'intransigeance de l'occupant, affairé à promouvoir le plan d'autonomie conçu comme la seule base de règlement de ce conflit de nature coloniale. Dans un communiqué, l'ONU a annoncé, il y a une dizaine de jours, que le déplacement de l'émissaire onusien s'inscrit dans une perspective de reprise du dialogue avec les « interlocuteurs clés » pour favoriser une solution « assurant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Conforté dans sa mission par le soutien sans équivoque du SG de l'ONU et des Etats-Unis, rejetant explicitement le chantage marocain, Christopher Ross a remporté la bataille de la crédibilité, considérée déterminante pour garantir l'impartialité dans le traitement de la question de décolonisation sahraouie. Car, par delà le désaveu infligé à l'occupant et la dénonciation des violations des droits de l'Homme au Maroc et dans les territoires occupés, l'espoir d'un règlement juste et définitif du conflit, fondé sur la légalité internationale, refait surface.De Boujdour, lors du 7e congrès de l'UGTSARIO (Union générale des travailleurs sahraouis), le président Mohamed Abdelaziz s'est déclaré, comme de tradition, prêt à coopérer pour permettre à la Minurso d'accomplir « dans les plus brefs délais » sa mission référendaire légale dans un climat de transparence et de confiance. « Nous saluons la visite attendue de M. Ross dans la région », a-t-il affirmé, en lui assurant une « totale liberté de mouvement » et de contact avec les citoyens sahraouis. Tout en appelant à la libération des détenus politiques et à la cessation du pillage des richesses du Sahara occidental, le président Abdelaziz a mis en exergue le droit à la liberté du peuple sahraoui, sacrifié sur l'autel des intérêts des grandes puissances validant, par ailleurs, « le printemps arabe » occulté au Sahara occidental. C'est dire que la mission de Ross s'inscrit surtout dans un processus de rétablissement de la réalité sahraouie, avide d'esprit de justice et d'équité.