Free Gaza, l'initiative de l'homme d'affaires palestinien Yasser Kachlak et de Reporters sans Frontières, récidive. Deux flottilles humanitaires, l'une battant pavillon libanais et l'autre iranien, s'apprêtent à rejoindre Ghaza. À leur bord, des centaines de tonnes de marchandises, des médicaments et des centaines de passagers, dont un groupe de 50 femmes libanaises «indépendantes et désireuses de briser le blocus contre Ghaza» et 4 députés iraniens choisis par Larijani «sur une liste de 200 volontaires». Israël qui a donné le 31 mai l'assaut au Mavi Marmara de la «flottille de la Liberté» et intercepté le Rachel Corrie, met en garde les deux pays. Gabriella Shalev, son ambassadrice aux Nations unies, a informé par écrit Ban Ki-moon, qu'Israël n'autoriserait ni ces navires, ni les 10 flottilles annoncés d'ici le mois d'octobre pour « tenter de rallier Ghaza». Comme Ehud Barak, le ministre de la Défense, qui tiendrait Beyrouth et Téhéran responsables des conséquences, si «une confrontation violente et dangereuse» a lieu, elle estime que l'Etat hébreu sera en droit d'user de «tous les moyens» pour empêcher ces bateaux. La décision des Israéliens d'informer Ban Ki-moon et le président du Conseil de sécurité sur leur intention d'empêcher ces navires d'accoster à Ghaza est une première. Les menaces contenues dans les messages israéliens confirmeraient-elles les intentions prêtées à Israël de déclencher une nouvelle guerre contre le Liban avant l'arrivée, prévue dans quatorze jours, des bateaux iraniens ? « Israël sera tenu responsable de toute attaque contre le Liban», rétorque Beyrouth. Le Liban «ne peut pas interdire à un navire de quitter un de ses ports si sa cargaison, ses passagers et sa destination se conforment à la loi libanaise», écrit l'ambassadeur libanais à New York dans une lettre adressée à l'ONU en réponse à celle de l'Israélienne. L'Iran et le Liban font fi des menaces israéliennes. Ils préparent d'autres expéditions, dont l'envoi «dans un avenir proche» d'un d'un bateau-hôpital. Les analystes se demandent si le départ de ces navires ne sera pas l'étincelle d'une nouvelle guerre ?