L'opposition syrienne, toutes tendances confondues, tient un conclave depuis dimanche à Doha, la capitale qatarie. Objectif : mettre sur pied un gouvernement en exil. Un cabinet que refuse de présider l'opposant Riad Seif. Ce dernier a proposé une nouvelle initiative : constituer, après concertation avec les représentants de l'Armée syrienne libre (ASL) et des comités dirigeant le soulèvement sur le terrain, une nouvelle direction politique devant justement et « au plus vite » mettre sur pied un « gouvernement de technocrates ». Baptisée « Comité de l'initiative nationale syrienne », cette nouvelle instance rassemblerait les différentes composantes de l'opposition. Principale mission : « éviter un vide politique au moment de la chute du régime d'Al Assad ». Le plan vise à « soutenir l'Armée syrienne libre, administrer les zones libérées, créer un fonds de soutien du peuple syrien, et garantir une reconnaissance internationale ». Cette nouvelle démarche, fortement appuyée par les Etats-Unis, ne fait pas l'unanimité au sein du Conseil national syrien (CNS). Elle sera à l'ordre du jour d'une réunion convoquée pour demain par la Ligue arabe et le Qatar à Doha. « Discrédité » et « lâché » par Washington, le président du CNS, Abdelbasset Sayda, n'a pas hésité à critiquer son désormais ex-allié, l'accusant de vouloir forcer la main de l'opposition pour négocier avec Damas. Miné par ses dissensions internes, voire ses contradictions idéologiques (islamistes radicaux, djhadistes, frères musulmans, et libéraux...) peu influent sur l'opposition intérieure et, surtout, sur les milices armées de l'ASL, le CNS, qui a, jusqu'ici, servi de seul interlocuteur aux pays occidentaux, tente de se réorganiser dans une nouvelle configuration, ouverte à d'autres courants. Les participants, qui œuvrent pour la « survie » de leur organisation, ont approuvé, lundi, le projet de restructuration et de réduction des membres du secrétariat général, afin de pouvoir accueillir 200 nouveaux membres représentant 13 groupes politiques et des indépendants. Le Conseil procédera, aujourd'hui, à l'élection des 40 membres de son secrétariat général qui éliront à leur tour le président de cette instance, après avoir débattu, hier, de l'initiative de Riad Seïf. Dans son discours d'ouverture, Abdelbasset Seyda a appelé à « organiser et unifier l'action militaire » contre le régime syrien, afin que les différents groupes militaires combattant sur le terrain « constituent le noyau de la prochaine armée syrienne ».