L'opposition syrienne se réunit aujourd'hui à Doha dans l'espoir de bâtir une position commune afin de gagner enfin en crédibilité et de se donner les moyens militaires et politiques de renverser le président Bachar al Assad. «Il faut absolument une alternative à ce régime», martèle Riad Seif, une des figures majeures de la dissidence, qui a quitté la Syrie en juillet après y avoir été emprisonné. Il explique vouloir mettre en place «une période provisoire qui commence par la formation d'une direction politique jusqu'à ce qu'une Assemblée nationale représentant l'ensemble des Syriens se réunisse à Damas, après la chute d'Assad». Agé de 66 ans et luttant actuellement contre un cancer, l'ancien député Riad Seif est une voix écoutée et espère réunir des soutiens autour d'une initiative qui porte son nom et vise à créer une Assemblée plus large que le Conseil national syrien (CNS), la plus grande instance de l'opposition en exil, critiquée pour son manque de représentativité. Rencontré récemment par Reuters à Amman, il a multiplié les contacts ces derniers jours dans la capitale jordanienne en prévision de la conférence au Qatar. L'opposant s'est notamment entretenu avec l'ancien Premier ministre Riad Hidjab, qui a fait défection il y a trois mois, avec Souhair Atassi, organisatrice des premières manifestations pacifiques au début du soulèvement en mars 2011, ou avec Kamal Labouani, ancien prisonnier politique désormais ouvertement favorable à la lutte armée.