Il est 15 heures, Riadh-El-Feth, à Alger, un soleil de plomb darde ses rayons. Quelque 5 000 algéroises et algérois, une majorité de jeunes, mais aussi de moins jeunes, des personnes âgées, des femmes et même des familles avec leurs enfants sont venus suivre le match décisif de l'Algérie en ce Mondial 2010. Il y en a même qui étaient munis de tabourets ou de petites chaises pliantes. Ce nombre impressionnant de personnes a préféré suivre la rencontre en plein air sur un écran LED géant de 20 m2, conçu par Samsung au milieu de l'esplanade. L'ambiance elle chavirait de la pluie au beau temps et vice-versa, au gré des événements de la confrontation algéro-américaine. Les présents ont soutenu jusqu'au bout les camarades de M'Bolhi, qui a démontré toutes les qualités d'un gardien de haut niveau. Une belle remise de Matmour pour Djebbour, dès la 2e minute. L'attaquant des Verts déclenche une belle volée du pied droit. L'espoir se fait plus fort et l'assistance applaudit. A la 6e minute, la transversale qui a sauvé les Etats-Unis du but de Djebbour fait de nouveau vibrer l'esplanade. A ce moment, tout le monde s'accorde à dire que notre équipe nationale allait faire quelque chose. Tout au long de la rencontre, ils ne cesseront de prier Dieu pour la victoire des Fennecs. C'est la fin de la première mi-temps, le temps pour les supporters de commenter ce half et de spéculer sur les changements que va effectuer par le coach Saâdane. Cela sous les rythmes enflammés de la chanteuse Chaba Sonia. La seconde période, les techniciens changent de chaîne et la fameuse voix du célébre Hafidh Derradji occupe l'espace. «Le commentateur va changer, peut- être, le sort de l'EN», lance un homme d'un certain âge habillé de vert, blanc et rouge. Le spectacle s'annonce coloré, comme dans un vrai stade. Plus le temps passe, plus l'esplanade s'enflamme et reçoit davantage de personnes. Mais au moment où le temps additionnel est entamé, où on attendait un but de l'EN, et on y croyait fermement, c'est Donovan qui ouvre le score à la… 91e minute. Le but encaissé et l'expulsion d'Antar Yahia tombent comme un couperet sur la tête des supporters. Il y avait des larmes, de la déception mais aussi des youyous et des applaudissements. Malgré le cauchemar de la dernière seconde, tout le monde s'accorde à dire que «nous avons perdu au Mondial mais nous avons gagné une équipe».