Pour le FLN, ce type de suspicion n'a pas lieu d'être. Kassa Aïssi, membre du bureau politique en charge de la communication, est catégorique : « Il n'y a pas meilleur contrôle que celui que l'on assume soi-même », dit-il en minimisant, toutefois, l'ampleur de cette menace, souvent brandie « par les perdants ». Pour illustrer ses dires, il a indiqué que certaines formations politiques sont déjà passées à l'acte au niveau d'Alger centre, puisque six d'entre elles ont décidé de constituer un front anti-fraude. Aïssi lance à l'adresse de ces partis, qu'il « faut avoir des preuves tangibles » avant de parler d'irrégularités et de dépassements. Dans ce cas de figure, les accusateurs peuvent saisir le procureur de la République ou les deux commissions de supervision et de surveillance des élections, enchaîne M. Aïssi, qui tient à préciser que son parti ne compte pas se taire pour dénoncer ces partis politiques qui ont pour seul objectif de remettre en cause la crédibilité des scrutins « sans mobile valable ». M. Salah Bellmaki, représentant du RCD au niveau de la Commission nationale de surveillance des élections en charge des élus, a confirmé que son parti a adhéré à ce front au niveau d'Alger et un document signé par six partis politiques a été transmis au wali d'Alger et au wali délégué. Pour justifier cette position, il a indiqué que des réunions secrètes sans autorisation ont été tenues, en plus des anomalies recensées sur le plan de l'encadrement du scrutin au niveau d'Alger. En ce sens, M. Bellmaki a fait savoir que le RCD compte introduire un recours au sujet de la problématique de l'encadrement, « signe d'une éventuelle fraude ». Néanmoins, il précise que son parti n'a tissé aucune alliance à l'échelle nationale pour contrecarrer la fraude. « Une question de moyens » M. Noureddine Bahbouh, président de l'Union des forces démocrates et sociales (UFDS) tient d'emblée à signaler que la « fraude est devenue une culture ancrée dans nos traditions ». Le comble, « elle décrédibilise et le scrutin et les partis politiques ». Selon lui, il faudrait d'abord, que les encadreurs des élections soient « non partisans, non engagés et dotés d'un sens moral élevé ». M. Bahbouh tient à relever que les partis politiques n'ont pas les moyens pour faire barrage à la fraude. Toutefois, il a indiqué que des instructions ont été données aux candidats de l'UFDS pour conjuguer leurs efforts avec d'autres partis politiques le jour « J » au plan local. M. Abdelaziz Belaïd, SG du Front El Moustakbal, est catégorique. « Il est impossible de contrecarrer la fraude, étant donné que ce sont les organisateurs du scrutin qui trichent », affirme-t-il. Il a fait savoir que les tirages au sort sont en train de se faire au niveau local pour choisir les représentants des partis politiques qui siégeront dans les bureaux de vote. « Nous comptons veiller nous-mêmes à la transparence du scrutin, sans recourir à des alliances partisanes. Nous aurons notre mot à dire une fois les résultats proclamés », précise-t-il, en signalant que son parti « ne part pas perdant », mais conscient de la situation.