Vingt-quatre prisonniers politiques sahraouis dits « groupe Gdeim Izik » ont entamé, mardi, une grève de la faim de trois jours pour marquer leur deuxième année consécutive de détention sans aucune décision de justice à la prison locale 2 de Salé (ville jumelle de Rabat). Cette grève a été déclenchée pour rappeler à l'opinion publique les « 24 mois de souffrance » et réaffirmer la détermination de la « résistance pacifique du peuple sahraoui », affirment dans un communiqué les prisonniers exigeant pour la énième fois des autorités d'occupation marocaines leur libération inconditionnelle ou la tenue d'un procès juste et équitable devant un tribunal civil. Selon le rapport des observateurs européens présents au tribunal dans la capitale marocaine, « un renvoi sans audience et sans qu'aucune date de procès ne soit fixée équivaut à un déni de justice ». En général, les prisonniers sahraouis sont accusés d'« atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat, formation d'une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l'exercice de leur fonction ». Selon la loi marocaine, ils risquent la réclusion à perpétuité. Cette nouvelle grève de la faim, qui coïncide avec la visite de l'envoyé personnel du SG des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, dans la région et le 37e anniversaire de la marche dite « verte », réussira-t-elle à faire bouger les lignes ? Oui, si l'on « suit » le contenu de la visite de l'envoyé du SG de l'ONU. Outre sa visite pour la première fois dans les territoires occupés depuis 1975, Ross a affiché sa détermination à aller à la tenue d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental, à intégrer dans le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental, la prise en charge de la situation des droits de l'Homme et mettre fin au pillage des richesses sahraouies. Rabat a déclenché une répression à El-Ayoune occupée et expulsé quatre observateurs norvégiens et trois espagnols de la capitale du Sahara occupée. A Smara, les autorités ont réprimé un sit-in pacifique, appelant à l'autodétermination pour le peuple sahraoui. Sourd à tous les « appels », le Maroc ressort son projet de large autonomie pour le Sahara occidental. « Il est temps de mettre fin au mépris marocain de la légalité, du droit humanitaire international et de la communauté internationale, en particulier l'ONU », écrit, dans une lettre au SG de l'ONU, M. Mohamed Abdelaziz, le président de la République sahraouie.