L'Algérie a perdu le match. L'Algérie quitte le Mondial. Mais l'Algérie a gagné un élan populaire jamais exprimé jusqu'ici, autour de son équipe nationale de football. Même amère, la fin de parcours des poulains de Saâdane dans cette 19e édition de la Coupe du monde, après une participation honorable, a toutefois le mérite de cristalliser la ferveur des masses autour d'un amour pour la patrie qu'on a cru, un moment, disparu à jamais. Mais aussi et surtout de donner corps, en si peu de temps, à une équipe de football dont la naissance s'est faite grâce à la clairvoyance de ses dirigeants, fortement soutenus, et là c'est vraiment l'essentiel, par tout un peuple. On se souvient, avec cette chair de poule toujours agissante, de l'historique qualification que les Verts avaient arrachée sur le «champ de bataille» d'Oum Dourman. On garde à ce jour ces images magiques de ces femmes, hommes, jeunes et moins jeunes, sortis dans la rue, dans la foulée d'une joie indescriptible, manifester leur fierté d'être si dignement représentés dans ce football mondial, par la soldatesque entièrement dévouée à cette Algérie, qu'ils ont réussi à hisser aux cimes de la notoriété planétaire. Si nous avons réellement raté notre chance de passer au second tour, avec tout ce que cette défaite comprend comme déception et frustrations, il faut tout de même reconnaître qu'en échange, nous avons gagné une équipe de choix. Un team d'autant plus performant, que nous appréhendons d'ores et déjà les futures échéances aussi bien sur le plan continental, que sur la scène mondiale où pointe déjà du nez 2014, et ce Mondial brésilien dans lequel nous aurons notre mot à dire.