Le mois sacré de Moharrem revient cette année sous le signe de la grande réflexion sur l'état des lieux de la nation musulmane. Cette commémoration est une marque de dévouement aux principes sacrés et à la tradition du monde musulman. La solidarité agissante en ce jour de trêve où il est mis fin aux conflits et disputes s'invite dans une démarche obligatoire dictée par la loi canon des quatre mois sacrés de l'année hégirienne durant lesquels les rétributions des bonnes œuvres sont multipliées. Une date phare par rapport à ce qu'il y a lieu d'appeler « l'interdit positif » qui permet un ressourcement dans les rapports humanitaires. C'est aussi un jour de fête qui met en symbiose le premier jour de Moharrem et son dixième jour pour fêter l'Achoura, jour de la délivrance de Moïse et de son peuple de la tyrannie du Pharaon d'Egypte. Dans cette tranche calendaire liant Moharrem à l'Achoura, il y a matière à exploiter l'universalité du Coran dans lequel il est rapporté l'exactitude du calendrier hégirien. Moharrem est un des quatre mois sacrés auxquels le Coran fait référence, avec Radjab, Dhou el Qi'da, Dhou el Hidja. La sacralité de cette journée révèle une dimension humanitaire, celle du pardon. Nulle part, il n'est aussi recommandé de répondre par la réconciliation entre individus que durant ce jour béni conçu dans le bon droit divin pour apaiser la haine. Le jour de Moharrem, c'est aussi cette journée d'entraide, de solidarité, de convivialité et de visites familiales.