Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferrouikhi, a confirmé, lors de sa visite, hier, à Annaba, sa décision de « privilégier le contact direct avec les gens de la mer », une nouvelle stratégie qui lui permet de sortir « avec une nouvelle vision concertée avec les professionnels du secteur de la pêche ». Ce n'est pas la première fois que le ministre « surprend », à des heures indues, au moment de la criée, tous ceux qui interviennent dans le circuit de la production halieutique, qu'ils soient armateurs ou simples pêcheurs. Il y a quelques jours, il a été voir de près à l'ouest du pays, à Mostaganem, puis à Ghardaïa et à Ouargla, où l'on développe des projets d'aquaculture. Il s'agit, dira-t-il, « de mettre en pratique au plan local une feuille de route » déjà arrêtée par son département. Ce sera aussi le début d'une « valorisation de tous les investissements publics et privés déjà réalisés dans le cadre du programme quinquennal » dont il ne reste que deux années. Les investissements ont été importants en infrastructures, « 30 milliards de dinars », selon lui, comme les halles à marée, sans compter les aides à l'acquisition de flottilles de pêche, d'unités de fabrication de glace, à travers les dispositifs de soutien à l'investissement comme l'Ansej, la Cnac ou l'Angem. M. Ferroukhi veut comprendre les dysfonctionnements de ce segment de l'économie nationale Hier, à Annaba, les pêcheurs ont saisi le ministre sur les problèmes de couverture sociale, de retraite, de fascicule, d'absence d'unités de maintenance au port même. Pour le premier point, « le dossier semble à 80% bien avancé », le ministre ayant déjà demandé aux directeurs de wilaya de lui faire des propositions pour lever les autres contraintes. 130 PV pour infractions dont 59 liés à la pêche Plusieurs infrastructures ont été inspectées par le ministre, ce qui prouve que cela avance, ne serait que le nouveau foyer des gens de la mer, le projet de levage, lancé avec les Tunisiens pour le carénage local des bateaux. Les promoteurs sont déjà à l'œuvre, comme ce patron d'une unité de conditionnement de fruits de mer qui exporte en Espagne ( 7 802 kg de crevettes rouges et 7 910 blanches en 2012 ) et vise bientôt, selon lui, les USA. Il faut dire aussi que des projets de pisciculture ont vu le jour, comme ceux que nous avons visités à Chetaïbi, deuxième port après celui de Annaba. Selon la Direction des garde-côtes, la région compte « 3 780 inscrits maritimes dont 83% sont actifs » mais la région accuse aussi un problème : le manque de« patrons de pêche » puisque la corporation ne dispose que de trois diplômés. Une carence qui se ressent sur les bateaux de plus de 100 tonnes où « la direction de la marine marchande a dû consentir des autorisations d'exercer pour des patrons de pays voisins ». C'est dire que la formation va être, elle aussi l'autre préoccupation pour le ministère et c'est à juste titre que la délégation a inscrit à son menu la visite de l'école de pêche. Il est à signaler que l'intersectorialité dans ce domaine n'a pas été un vain mot vu le dynamisme dont a fait preuve la direction des garde-côtes qui a eu, en 2012, à opérer « 188 inspections de navires dressant 130 PV pour infractions dont 59 liés à la pêche », selon ses responsables. Neuf sont liés à la pêche illégale de corail.