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Les différentes traditions une histoire de « Baraka »
Publié dans Horizons le 21 - 11 - 2012


Achoura, point de croisement entre deux religions célestes, se célèbre de différentes manières à travers le monde. Pour la communauté musulmane, c'est un jour de paix et une occasion pour se recueillir et implorer la Miséricorde du Créateur. Loin de certaines pratiques extrémistes, le dixième jour du mois de Moharrem est célébré dans une ambiance familiale dans les pays maghrébins. En Algérie, c'est généralement autour d'un copieux repas que les familles s'unissent, renforçant par-là les liens familiaux et leur foi. En ce jour, la bénédiction est ce que l'on cherche à attirer par tous les moyens, c'est alors que les superstitions viennent se mêler aux traditions et aux pratiques religieuses. De petits gestes se transmettent de génération en génération jusqu'à être sacralisés par certains. Ils sont ancrés dans notre culture si bien qu'on les croirait dictés par l'Islam. « Nos ancêtres nous ont transmis certaines instructions à suivre le jour de Achoura, pour attirer la baraka, c'est notre manière de marquer ce jour », dira Hamida, huit fois grand-mère. Comme on fait don d'argent pour purifier nos biens, on fait aussi des offrandes pour toute grâce divine. « On se coupe les ongles en offrande pour notre santé, et une mèche de cheveux en offrande pour notre beauté », raconte Wahiba. Les cheveux longs, étant à l'époque symbole de la beauté d'une femme, on apprenait aux jeunes filles que se couper une petite mèche en ce jour béni aidera ces derniers à pousser plus vite durant l'année d'après. « Les jeunes filles étant toutes soucieuses d'avoir de beaux cheveux longs et soyeux, elles s'appliquaient toutes à cette superstition », ajoute Wahiba. Simple manière d'attirer la baraka chez soi, il existe aussi un certain nombre d'activités interdites le jour de Achoura. A Alger comme dans beaucoup de régions du pays, il est interdit de coudre ou d'utiliser l'aiguille. Faïza, originaire de Sidi Aich, explique : « Les femmes doivent éviter les corvées ménagères qui demandent beaucoup de force et d'énergie ; on dit que coudre ou laver le linge porte malheur. On risque d'avoir les mains qui tremblent. » Le jour de Achoura, les femmes s'embellissent d'une ligne de khôl et préparent un bon repas pour leurs familles. Certaines familles évitent même de cuisiner ce jour-là et préfèrent cuisiner la veille, il serait déconseillé d'allumer le feu le jour de Achoura.

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