Parce que la concentration record de Gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère a atteint un seuil inquiétant, parce que le risque d'un réchauffement de 4°C, est largement envisageable d'ici à 2060, parce que les signaux d'alerte et les appels urgents se font de plus en plus insistants, plus de 190 pays se sont réunis, hier, dans la capitale qatarie, Doha, pour décider, dans cette 18e conférence de l'ONU sur le changement climatique, de l'avenir du protocole de Kyoto et esquisser les bases d'un grand accord prévu en 2015. La rencontre, qui durera jusqu'au 7 décembre, est marquée, pour la première fois, par la participation des grands pollueurs de la planète. « Notre souci majeur, ce sont les moyens de relever le niveau d'ambition de manière urgente. C'est-à-dire que les pays prennent des engagements plus forts en matière de réduction de GES », a déclaré la responsable de l'ONU pour le climat, Christiana Figueres. Les initiatives prises par les différents pays pour réduire leurs GES sont, selon elle, loin de permettre de contenir le réchauffement à + 2°C, objectif de la communauté internationale. Mme Figueres fait allusion à l'accord global, prévu en 2015 et devant entrer en vigueur en 2020, qui engage, cette fois-ci, tous les pays, entre autres la Chine, premier pollueur mondial, et dont les fondations devraient être esquissées à Doha. « Nous devons oeuvrer avec sérieux au cours des deux prochaines semaines (...), faire preuve de souplesse et ne pas nous attarder sur les questions marginales (...) afin de parvenir à un accord sur l'acte II du protocole de Kyoto », a suggéré le vice-Premier ministre qatari, Abdullah Al Attiya. Au sujet du protocole « moribond » de Kyoto, les participants devraient discuter de la signature d'une seconde période d'engagement, après l'expiration de la première, fin 2012. Selon de nombreux spécialistes, Kyoto 2 ne devrait porter que sur 15% des émissions de GES globales, celles de l'Union européenne et de l'Australie, puisque le Canada, la Russie et le Japon ne veulent plus participer et que les Etats-Unis n'ont jamais ratifié le traité. Les pays en développement, tiennent, eux, au prolongement du seul texte contraignant qui engage les pays industrialisés à réduire leurs GES, au nom de leur « responsabilité historique » dans le dérèglement climatique. La question de l'aide aux pays les plus vulnérables (estimée à 100 milliards de dollars d'ici 2002), devrait également occuper une partie des débats.