Trouvera-t-on un accord sur une seconde période du protocole de Kyoto? La délégation algérienne prend part à cette conférence en tant que président du groupe des 77 et la Chine. Doha concentre tous les regards en accueillant plus de 190 pays qui sont réunis du 26 novembre au 7 décembre dans le cadre de la grande conférence annuelle de l'ONU sur le changement climatique, notamment pour trouver un accord sur une seconde période du protocole de Kyoto, après la première qui expire fin décembre. De sources crédibles, on apprend que le Président Bouteflika prendra part à cette rencontre mondiale et sera à Doha entre le 4 et le 5 décembre prochains. Auparavent, il sera précédé par le ministre de l'Environnement, Amara Benyounès, entre le 2 et 3 décembre pour négocier les modalités d'application de la Convention de l'ONU sur le changement climatique. Ce déplacement du Président Bouteflika à Doha sera suivi, quelques jours plus tard, par une visite de l'Emir du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani qui effectuera, durant la première quinzaine du mois de décembre prochain, une visite officielle en Algérie. Mais dans un autre contexte que celui du changement climatique. Car à Doha, le chef de l'Etat défendra la position algérienne qui plaide pour une allocation d'un financement adéquat aux pays en développement, pour accompagner les différents projets et le transfert technologique. Cela, en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le developpement (OMD). Outre sa capacité nationale, en tant que partie à la Convention sur les changements climatiques, la délégation algérienne prend part à cette conférence en tant que président du groupe des 77 et la Chine. L'Algérie continue de souligner que tous les organes intergouvernementaux doivent honorer leurs précédents engagements en matière de financement pour rembourser les pertes des pays en voie de développement causées par le changement climatique. Aussi, a-t-elle insisté pour que l'Organisation dispose des ressources et des capacités nécessaires pour financer les résolutions et décisions adoptées par le Conseil économique et social à sa session de fonds de 2012. «Nous sommes là pour aboutir à des résultats concrets, à savoir l'accès aux technologies et le respect des modalités de la Convention des Nations unies», souligne le représentant du groupe 77 + la Chine. L'Algérie a également défendu la promotion des intérêts des pays les moins avancés (PMA) qui sont moins polluants par rapport aux pays développés. «Notre position est claire. C'est aux pays puissants qui sont les plus polluants, de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) qui sont à l'origine du réchauffement climatique», indique une source proche de la délégation algérienne, soulignant que les pays puissants «doivent respecter leurs engagements pris dans le cadre de la convention des Nations unies et non pas d'imposer des quotas sur les pays en voie de développement». La même source a noté que «l'économie algérienne dépend des hydrocarbures, ce qui fait que nous sommes obligés d'adopter une nouvelle stratégie pour défendre nos intérêts, notamment que tous les secteurs sont gérés par l'Etat». De plus, «nous sommes un pays gazier en premier lieu, c'est dire que nous ne sommes pas pollueurs tant que le gaz est une source naturelle propre», explique la même source tout en faisant savoir que l'Algérie a élaboré depuis des années des plans pour la protection de l'environnement tels que les énergies renouvelables, le métro et le tram électriques et le reboisement. Les participants examineront plusieurs questions «déterminantes», notamment celle liée au sort du protocole de Kyoto, dont la première période d'engagement arrivera à expiration le 31 décembre prochain. Les négociations sur un nouvel instrument juridique contraignant sur le climat à l'horizon 2015, devant entrer en vigueur en 2020, se poursuivront également à Doha. Les négociateurs seront rejoints le 4 décembre par plus de 100 ministres censés conclure un accord, nouvelle étape dans le difficile processus de négociations onusiennes lancé en 1995. La responsable climat de l'ONU, Christiana Figueres, avait souligné la nécessité d'«apporter une réponse plus rapide au changement climatique». «A Doha, il faut s'assurer que l'on passe à la vitesse supérieure», a-t-elle insisté. Le protocole de Kyoto, signé en 1997 et entré en vigueur en 2005, est le seul outil juridique imposant des objectifs de réduction des GES (Gaz à effet de serre), à l'origine du réchauffement climatique, à près d'une quarantaine de pays industrialisés, à l'exception des Etats-Unis qui ne l'ont jamais ratifié.