L'information est érigée au rang des priorités dans la lutte contre le sida pour les membres de l'association « Aids Algérie ». Son président, Othmane Bourouba, persiste et affirme que « l'information reste de mise. Si on avait bien informé, on n'aurait pas enregistré d'autres cas ». Pour conforter ses dires, M. Bourouba revient sur cette étude réalisée dans le milieu estudiantin. « Sur les 1.700 étudiants interrogés, 3 % seulement avait l'information réelle sur cette maladie ». Mieux encore, « le focus-groupe organisé par l'association a démontré que le support utilisé dans la sensibilisation (affiches) est devenu obsolète et ne peut plus atteindre les objectifs attendus. Cela nous a incités à ajuster notre stratégie en utilisant désormais les TIC » dira-t-il. La lutte menée par « Aids Algérie » est caractérisée par un engagement maintes fois affirmé à l'échelle nationale et internationale. Aussi pour le président de l'association « il existe deux aspects de sensibilisation : la cause et le changement du comportement. Pour cela, il faut un travail pérenne. Toutefois, nous n'avons pas encore la capacité matérielle pour relever le défi. Pour remédier à cela, nous suggérons un partenariat avec les institutions (ministères de la Santé, de la Jeunesse et de l'Education) ». L'autre difficulté à laquelle fait face l'association est « l'exclusion des gens vivant avec le VIH ». Une situation qui a incité les membres d' « Aids Algérie » à vouloir créer un leadership des gens contaminés pour réduire la stigmatisation. La focalisation sur le mode de contamination le plus répandu dans notre pays (voie sexuelle) laisse le poids des tabous prendre le dessus. Néanmoins, ce mode de transmission a au cours des années 2010-2011 sensiblement changé. Parmi les hommes, la proportion de contamination par les rapports homosexuels est de 3,45 %. La contamination par usage de drogues injectables est de près de 7 % et la proportion de transmission mère-enfant n'est pas négligeable (2 %) et les données relatives au mode de contamination sont inconnues dans 37 % des cas. Gageant fortement sur les jeunes, « Aids Algérie » mène un programme de sensibilisation envers cette catégorie de la société à travers la toile. Zahra Benyahia, chargée du programme au sein de l'association, estime que les jeunes sont divisés en trois catégories. Ceux qui n'ont pas l'information, ceux qui détiennent l'information avec des idées préconçues et enfin ceux qui se sentent invulnérables. Elle estime que la lutte contre le sida est très aisée car « c'est une maladie dont les modes de contamination sont facilement évitables ». Pour ce qui est de l'aide des jeunes dans la sensibilisation en tant que concepteurs, Zahra confirme la participation de 5.000 jeunes à travers le monde. 220 idées nouvelles ont été proposées. Les jeunes ont mis l'accent sur le travail sur le terrain et le partenariat. Grâce aux réseaux sociaux, la page de l'association a enregistré, depuis 2008, plus de 7 millions de visiteurs. En une année, 500 personnes ont cliqué sur « j'aime ». Pour ce qui est de la sensibilisation directe, l'association reçoit à son siège d'Alger une moyenne de 40 personnes par mois. « Ce sont surtout les jeunes qui viennent demander conseil pour ne pas être contaminés » dira Benyahia. « Pour ceux déjà contaminés, leurs soucis majeurs sont : la stigmatisation, la pression psychologique et les problèmes socio-économiques. Pour ce qui est des médicaments, la rupture est prise en charge et le protocole de traitement est bien respecté » a-t-elle souligné. A la veille de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le sida, le président de l'association « Aids Algérie », Othmane Bourouba, estime « que le VIH Sida est la responsabilité de tout le monde. On ne peut pas engager seulement la société civile ».