Deux jours durant, le débat sur l'ouverture de l'audiovisuel bat le plein d'un brainstorming associant, à Djenane Mithak, les professionnels et les experts algériens et étrangers dans la recherche d'un modèle de gestion et de régulation aux normes universelles consacrées et en phase avec les réalités algériennes. La démarche consensuelle profite bien sûr du pragmatisme du journaliste émérite et universitaire, Ammar Belhimer, de l'expérience avérée des anciens cadres de la Communication, représentés par Belkacem Ahcène Djaballah, le consultant international Badredine Mili, ou encore Mohamed Louber, de l'apport des universitaires Benzaoui Abdeslam officiant à l'Ecole de journalisme et des sciences de l'information. Mais, elle s'appuie également sur la valeur ajoutée dégagée par l'expérience des Conseils supérieurs de l'audiovisuel présentée par les anciens présidents du CSA (Conseil supérieur audiovisuel) français, Hervé Bourges, et belge, en la personne de Marc Janssen. Et, last but not least, la volonté ou, plutôt, la valeur de partage intègre la donne maghrébine complémentaire par vocation et rendue incontournable par la communauté de destin. Dans cette Algérie de l'ouverture et du débat sans frontières, le verdict objectif de l'Histoire commande de rendre justice à un pays pionnier défendant, en solitaire, les acquis des libertés fondamentales, individuelles et collectives, menacées par la déferlante terroriste à visage religieux. La démocratie à l'algérienne n'a pas attendu le coup de starter du « printemps arabe ». Elle est née il y a deux décennies, des aspirations profondes à un avenir démocratique garanti par le respect sacro-saint du pluralisme politique et médiatique indéniablement consacré dans l'Algérie des 65 titres nationaux, du foisonnement des publications on line, des 57 partis en lice aux dernières communales, de la diversité de la société civile... Au cœur des mutations, le processus des réformes relance le chantier sensible de l'audiovisuel, impulsé par le président de la République lors de son discours prononcé le 15 avril 2011 pour renforcer la « mission de service public » en adaptation avec les exigences de la liberté d'expression, le droit à l'information du citoyen et la promotion du nouvel ordre médiatique bénéficiant des « expériences et des idées » des autres pays et des « exigences liées à la demande croissante sur la retransmission satellite », précise le ministre de la Communication, Mohamed Saïd. Il s'agit de repenser la refonte audiovisuelle pour assurer la transition d'un audiovisuel étatique à un audiovisuel à « mission de service public ». Une nouvelle ère, fondée sur une « ouverture concrète », commence. A l'heure des médias pour les uns frappés du sceau « embarded » de l'invasion irakienne et pour les plus récents versés dans le GMO médiatique, la bataille de l'image ne doit aucun cas être ratée.