L'ouverture de l'audiovisuel en Algérie est « relativement ancienne » et « son apparition, comme hypothèse de travail, remonte aux années 1990, dans le sillage de la Constitution de 1989 », a indiqué, hier, à Alger, M. Badreddine Mili, expert en communication. « L'idée de l'ouverture de l'audiovisuel en Algérie est relativement ancienne. Son apparition comme hypothèse de travail et comme perspective remonte aux années 1990 dans le sillage de la nouvelle Constitution de 1989 et de l'avènement du pluralisme dans la presse écrite, instauré en vertu de la loi sur l'information d'avril 1990 », a-t-il indiqué lors d'une communication qu'il a présentée, à l'occasion d'un séminaire sur l'audiovisuel, organisé par le ministère de la Communication. M. Mili, qui intervenait sur le thème « la genèse de la problématique d'ouverture », a indiqué que « seules la pondération, la sérénité et l'efficacité sont à même de garantir la réussite de cette importante réforme (de l'audiovisuel) ». « Si la volonté politique, la clairvoyance du législateur et des institutions exécutives parviennent à s'exprimer, sans hésitation et dans un consensus général, le processus d'ouverture de l'audiovisuel sera, sans aucun doute, couronné de succès », a-t-il ajouté. Il a également observé que « si cette réforme n'a pas été clairement formulée en tant que possibilité légale, ouverte à l'initiative privée de mettre en service des chaînes indépendantes de radios et de télévisions, elle (la réforme) n'a pas été, non plus, envisagée dans le nouveau dispositif comme objectif réalisable à terme ». S'agissant du secteur public, le conférencier a relevé que « malgré certains préjugés qui présentent la radio et la télévision algériennes comme un « phénomène monolithique antédiluvien », il faut rendre justice à cet important organisme et lui reconnaître le mérite d'avoir assuré, sans heurt et avec des moyens dérisoires, la relève de la radio et de la télévision coloniales ». Pour sa part, le DG du Centre international de presse (CIP), Tahar Beddiar, a relevé, dans sa communication intitulée « La régulation audiovisuelle en droit international », que dans la majorité des pays arabes, « le pouvoir de régulation est confié à une autorité indépendante chargée de proposer au gouvernement des mesures d'ordre juridique sur les questions de l'audiovisuel ». « Les autres missions consistent à suggérer au gouvernement les modifications d'ordre législatif et réglementaire et accorder les autorisations d'utilisation des fréquences radioélectriques », a-t-il mentionné. M. Beddiar a fait savoir que l'autorité de régulation, dans la majorité des pays, « n'exerce pas de pouvoir dans le domaine des télécommunications, mais contrôle, notamment la déontologie de la communication publicitaire, veille sur la neutralité du transporteur et nomme des administrateurs du secteur public ». Les travaux du séminaire sur l'audiovisuel se poursuivront, aujourd'hui, en ateliers et seront sanctionnés par des recommandations sur le droit, la régulation, les technologies et l'industrie des programmes audiovisuels.