Rencontre - Un séminaire international sur l'audiovisuel a eu lieu, hier, à la résidence El-Mithaq et ce, à l'initiative du ministère de la Communication. Ce séminaire tient, avant tout, à dresser un état des lieux du secteur de l'audiovisuel en Algérie. C'est ainsi que Belkacem Moustfaoui, professeur à l'Ecole supérieure de journalisme et des sciences de l'information, a estimé, lors de son intervention, qu'«affranchir» le secteur de l'audiovisuel, c'est-à-dire l'ouvrir aux entrepreneurs privés «ne veut pas dire changer les données historiques ou les paramètres sociologiques». Pour lui, permettre de créer un média lourd (télévision ou radio) de droit privé signifie «être dans l'esprit du temps». En d'autres termes, répondre aux besoins du moment. Belkacem Moustfaoui, pour qui «tous les médias sont d'importances déterminantes, puisqu'ils sont des outils de communication», regrette que jusqu'à maintenant, c'est-à-dire vingt-deux ans après la loi sur l'information d'avril 1990, aucune radio ou télévision de droit privé n'ait été créée. Autrement dit, si la haute instance politique a autorisé par ladite loi la privatisation de la presse écrite, il se trouve cependant que les médias lourds n'en ont pas bénéficié. «L'Algérie a pris du retard quant au développement du secteur de l'audiovisuel», déplore-t-il, et de poursuivre : «A un moment de l'histoire, il faut être dans le sens de l'histoire, et les médias nous imposent d'y être.» Belkacem Moustfaoui a, donc, estimé «la nécessité d'aller vers une nouvelle situation», c'est-à-dire qu'«il nous faut une télévision ou une radio nationale de droit public, et celle-ci ne peut se construire qu'en tenant compte des entrepreneurs de télévision ou de radio de droit privé». «Il faut féconder la liberté de la communication», conclut Belkacem Moustfaoui pour qui l'Algérie doit être au diapason avec le développement du secteur de la communication et de l'information, donc du secteur de l'audiovisuel afin de faire face à la mondialisation des médias et de ce fait, pouvoir être en mesure de concurrencer les chaînes satellitaires. Rappelons que l'idée de l'ouverture de l'audiovisuel en Algérie est relativement ancienne. Elle remonte au début des années 1990 et ce, dans le sillage de la nouvelle Constitution de 1989 et de l'avènement du pluralisme dans la presse écrite, instauré en vertu de la loi sur l'information d'avril 1990. De son côté, Badr Eddine El-Mili, expert en communication, a rappelé, dans son intervention, que «l'ouverture de l'audiovisuel en Algérie est relativement ancienne et son apparition, comme hypothèse de travail, remonte aux années 1990, dans le sillage de la Constitution de 1989». Il a, ensuite, souligné que «la promulgation de textes sur l'audiovisuel doit contribuer en priorité à la consolidation d'un secteur public en phase avec les exigences de notre époque». Et d'abonder : «Seules la pondération, la sérénité et l'efficacité sont à même de garantir la réussite de cette importante réforme de l'audiovisuel. Si la volonté politique, la clairvoyance du législateur et des institutions exécutives parviennent à s'exprimer, sans hésitation et dans un consensus général, le processus de l'ouverture de l'audiovisuel sera, sans aucun doute, couronné de succès.»