Pour exprimer leur ras-le-bol, leur marginalisation, le chômage et la non-application des lois qui protègent les non-voyants, le forum d'El-Moudjahid a accueilli, hier, l'Association nationale de soutien et de promotion des non-voyants et leurs enfants (Irada). M. Abdelkrim Akkouche, président de cette association n'a pas été avec le dos de la cuillère pour dénoncer le marasme dans lequel se débat le non-voyant. « Pourtant, les lois sont claires, il suffit de les appliquer, notamment en matière de recrutement des diplômés », a-t-il souligné. « Ces derniers sont marginalisés et leur dignité est bafouée alors qu'ils veulent être considérés comme des citoyens à part entière », a-t-il indiqué. Il citera la volonté des handicapés qui ont récolté 19 médailles aux jeux Paralympiques de Londres et parmi eux des non-voyants. Concernant l'éducation et la formation professionnelle, il affirmera que des centres spécialisés existent à l'échelle nationale, mais ne sont pas bien organisés pour prendre en charge tous les non-voyants. A propos de l'insertion professionnelle, le vice-président Abdelkader Bouacem ne comprend pas pourquoi les entreprises publiques ou privées n'appliquent pas la loi qui énonce qu'il faut embaucher 1% de handicapés parmi les employés. Par ailleurs, il fustigera les personnes responsables de la fermeture des 31 Entreprises publiques d'insertion des handicapés (EPIH) qui employaient 480 non-voyants spécialisés dans la fabrication des brosses et balais. « Poussés à la retraite anticipée ou au départ volontaire, certains non-voyants, qui n'ont pas atteint le plafond des cotisations, vivent dans la dèche alors que d'autres vivent de la mendicité », a-t-il regretté. M. Bouassem, qui est affilié à l'UGTA dans la fédération de la santé, n'a pas cessé depuis 2008 d'envoyer des correspondances aux différents ministères leur demandant de mettre en place un plan de redressement de l'EPIH en tenant compte du volet social des travailleurs, mais aucune partie n'a été sensible à cette doléance. Devant ce mépris vis-à-vis de cette frange qui représente environ plus de 200.000 non-voyants, l'association Irada, qui compte 8 000 adhérents à l'échelle nationale, exhorte les pouvoirs publics à prendre en considération leurs doléances les plus élémentaires, à savoir l'éducation, la formation et l'emploi. Comme elle exhorte les nouveaux élus des APC à employer un handicapé non voyant qui s'occupera du standard téléphonique.