Dans le cadre des festivités du cinquantenaire de l'Indépendance, le Musée d'art moderne et contemporain d'Alger (Mama) abrite, jusqu'au 10 février prochain, l'exposition « Lazhar Hakkar, traversée de la mémoire ». Plus de trois cents œuvres de l'artiste sont exposées au Mama, certaines le sont pour la première fois. Déclinées sous différents formats et techniques, ses œuvres se présentent sous une optique semi-figurative et/ou semi-abstraite. Elles dévoilent des ombres d'hommes, de femmes et d'enfants, des signes, des symboles issus de légendes et des traditions ancestrales. Elles témoignent non seulement de la passion de l'artiste pour son art, mais aussi de ses inspirations, de ses sensations et de son amour du partage. « Riche et pauvre », « La mère du harrague », « Hizya », « La tragédie de Reggane » et autres séries expriment les problèmes de société auxquels Lazhar Hakkar ne peut rester insensible. La présence de l'humain, du visage, du paysage et du relief est omniprésente ; les couleurs s'expriment dans un contexte harmonieux, brillant, clair, froid, chaud, illustrant le parcours d'un artiste toujours insatisfait de son travail. Cela l'amène à être boulimique et à produire sans cesse, sans arrêt des huiles sur toile, sur carton, des gravures, des lithographies, des céramiques et des fresques murales. « La peinture me rappelle à chaque instant que je suis un être humain », a-t-il souligné. Né le 13 décembre 1945 à Khenchela, Lazhar Hakkar fait ses études, de 1963 à 1968, à l'Ecole nationale des Beaux-Arts d'Alger. Avant de se consacrer entièrement à la peinture, il travaille, à partir de 1975, comme responsable du service création dans une entreprise de tissus, la Sonitex. Parallèlement à cette exposition, se tiennent tous les samedis et mardis après-midi des ateliers d'arts plastiques pour les enfants, animés par Lazhar Hakkar et Aziz Dega. L'idée a été retenue en partenariat avec la bibliothèque municipale Mouloud-Feraoun et la direction du Mama. « Il y a des parents qui viennent avec leurs enfants et auxquels nous offrons des espaces dans lesquels ils dessinent librement. On ne leur donne pas de directives, puisqu'on se contente de leur offrir des feuilles et des crayons. Le but étant de les initier aux arts plastiques. Peut-être qu'ils vont s'inspirer de cette expérience quand ils vont grandir. Qui sait qu'on aura droit à de nouveaux artistes peintres issus de leur rang », a déclaré le comédien et auteur Aziz Dega. Celui-ci compte se rendre, bientôt, à Annaba et à Sétif où auront lieu les nuits du conte.