L'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies a adopté, lundi, une résolution appelant à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient (Zean), malgré l'annulation de la conférence sur l'établissement de cette zone, prévue pour fin décembre à Helsinki (Finlande). Les pays de la région sont priés de prendre en urgence des mesures qui pourraient favoriser la création d'une telle zone et de s'abstenir de mettre au point, de fabriquer, de mettre à l'essai ou d'acquérir d'aucune autre manière des armes nucléaires ou d'autoriser l'implantation sur leur territoire, ou sur des territoires placés sous leur contrôle, d'armes ou explosifs nucléaires. Comme Israël est le seul Etat du Moyen-Orient à avoir des « têtes atomiques » et à n'avoir pas adhéré au Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), il a eu droit à un texte particulier approuvé par 174 des 193 membres. Il est demandé à Tel-Aviv d'adhérer « sans délai » au TNP et d'ouvrir ses installations nucléaires aux inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Six pays, dont les îles Marshall, la Micronésie et Palau, ont voté « non ». Israël, qui a toujours ignoré le TNP et tous les « textes » du Conseil de sécurité sur le Proche-Orient, fera-t-il avec cette résolution qui n'est certes pas contraignante ? Pas évident. Israël n'a jamais accordé un quelconque intérêt aux textes de l'ONU, qu'ils soient contraignants ou porteurs du « poids moral et politique » de l'opinion publique internationale, fut-elle de la majorité écrasante, comme cette résolution. Quant à son intention de donner une quelconque preuve pour renforcer la confiance entre les Etats de la région.... Loin de l'ambiance onusienne, les pays arabes ont appellé, jeudi, les pays chargés de l'organisation de la conférence d'Helsinki, d'assumer leur responsabilité dans ce report décidé par les Américains pour ne pas gêner la seule menace nucléaire dans la région qui continue à défier le droit international. Comme il le fait en annonçant sa décision de construire « dans tous les endroits qui figurent sur la carte de ses intérêts stratégiques », y compris en Palestine occupée. Pour la Ligue arabe, les prétextes avancés pour expliquer ce report sont « inacceptables ».