« Moulahcen » est un prénom de femme qui fait partie du patrimoine culturel algérien. Bien peu de petites filles portent ce nom, désuet, détrôné par la mode des prénoms, un phénomène mondial. Moulahcen est un oiseau chanteur, qui serait le merle. Un dicton bien de chez nous valorise l'oiseau en ces termes « Moulahcen taa el far ou lahzen ». Sous d'autres cieux, autrefois Mulhacén était le nom d'un prince de Grenade en Andalousie. La légende veut que Abû al-Hasan `Alî a été enterré sur le plus haut sommet de la Sierra Nevada, à qui il a cédé son nom d'où le mont Mulhacén (3 482 m). Moulay Hasan, « Muley Hacén » ou Mulhacén pour les habitants de Castille est dénommé l'Ancien ou « El Viejo ». Il est le vingt-et-unième émir nasride de Grenade. Après avoir destitué son père Saad al-Mustaîn en 1464, il est lui-même détrôné par son fils Boabdil, baptisé El Chico ‘'Le Jeune'' moins de vingt ans après. Abû al-Hasan `Alî fait un mariage d'intérêt avec Aicha el Horra la veuve d'un prince andalou. Un jour, Abû al-Hasan `Alî fait la rencontre d'une esclave chrétienne Isabelle de Solis. Cette dernière devient son épouse et se convertit à l'islam prenant le nom de Soraya. Il décède en 1485. Le plus haut sommet de la Sierra Nevada abrite depuis les restes de l'émir Mulhacén, veillé par les neiges éternelles, dominant la ville de Grenade. Du sommet où repose l'Ancien, on peut apercevoir au lever du soleil, précédant des journées limpides, la côte africaine jusqu'à la ville d'Oran.