, Le grand astronome Ulugh Beyg (m. 1449), petit-fils d'Amîr Timur et dirigeant éclairé de Samarkand. Il a construit un observatoire équipé des meilleurs instruments de son temps, qui était considéré comme une des merveilles du monde. Ses sextants géants existent toujours. Il est l'auteur d'une des meilleures séries de tables trigonométriques composées par les savants musulmans. Son Zîj Sultânî (Catalogue des étoiles ), publié en 1437, donnait les positions de 992 étoiles. En plus d'être l'astronome le plus en avance de son époque, il fut aussi mathématicien, historien et bibliophile. Le mathématicien persan Ghiyâsuddîn Jamshîd Ibn Mas'ûd Al-Kâshî (m. 1429/37) dont l'œuvre principale, La Clef du comptable, résume l'arithmétique de son époque et contient des sections sur l'algèbre et la géométrie pratique. Il a entrepris d'importants travaux sur la formule du binôme, sur les calculs de fractions décimales, les exposants entiers, les racines nièmes, les théories des proportions et les nombres irrationnels. Parmi ses travaux figure la computation précise de la valeur de 2, ainsi que l'application d'une méthode numérique, maintenant connue sous le nom d'«itération à point fixe», pour résoudre l'équation cubique avec sinus 1e comme racine. Le géographe et historien persan Hafiz-e-Abrou ‘Abd Allâh Ibn Lutf Allâh (m. 1430). Lettres et culture - L'historien Al-Maqrizî (m. 1440/2) dont l'œuvre principale est Histoire de l'Egypte. - Le grand philologue persan Majîduddîn Firûzabadî (m. 1411) auteur de Qâmûs al-Muhît (L'Océan qui entoure la terre), grand dictionnaire arabe, complété par Syed Murtaza Ali ; le Qâmûs a servi de base et de guide à de nombreux dictionnaires européens d'arabe classique. - Le poètes turcs Yûsuf Sinanuddin Shaykhî (m. 1429/38), connu pour son Epopée de l'âne ; Ibrâhîm Ibn Khizr Ahmadî (m. 1413), et Sulaymân Chelebi qui composa vers 1409 le poème Mevlid-i-Sharif, panégyrique à la louange du Prophète de l'Islam (QSSSL). Ce poème est considéré comme un des joyaux de la littérature turque et est récité lors d'événements familiaux tristes ou heureux, ou encore lors de fêtes publiques. - Le prince timuride Beyg Songhar qui était un merveilleux artiste, peintre et décorateur. - L'écrivain égyptien Abû Al-‘Abbâs Ahmad Ibn ‘Alî Al-Qalqashandî (m. 1418), auteur de plusieurs travaux encyclopédiques, dont Çubh al-‘Ishâ' (A l'aube d'un soir), une énorme encyclopédie en 14 volumes écrite pour fournir à la bureaucratie une connaissance exhaustive des principales branches du savoir. Dans la section De la dissimulation des informations, l'auteur donne un exposé détaillé de cryptologie basé sur les travaux de Alî Ibn Ad-Durayhim (m. 1361). L'écrivain de langue urdue du Deccan, Shâh Banda Nawaz (m. 1422). Il composa plusieurs ouvrage spirituels, comme Hidâya Nameh (Livre de la Direction) et Mi'râj al-Ashiqîn (Ascenion des amants). Ce dernier, un traité de soufisme, est considéré comme le premier travail à avoir été imprimé en urdu. Rappelons que l'urdu a été introduit au sud de l'Inde par les soldats de ‘Alâ'uddîn Khiljî au début du XIVe siècle. Cette langue a été adoptée par la dynastie des Bahamanides qui régna du XIVe au XVIe siècle. Cette période est appelée «l'Ere ou la période du Deccan». La littérature en urdu s'est développée d'abord dans le Deccan avant de s'épanouir dans le nord de l'Inde. En dehors de la cour, l'urdu de cette période, influencé par les dialectes locaux du Deccan, est connu sous le nom de Dakhmi ou Dakkani. Divers Au début du XVe, l'Islam s'étend au sud de l'Indochine et à Java ; vers le milieu de ce siècle le sultanat de Malacca est à son zénith. Fondation de la ville de Ahmadabad dans le Gujerat, en Inde par Ahmad Shâh. XVe siècle : seconde moitié 1453. Début du grand empire ottoman (sultâna ‘Uthmâniyya) avec le sultân turc Mehmed II (Muhammad II, m. 1481), surnommé Al-Fâtih (Le Conquérant), qui s'empare de Constantinople (Istanbul) et met fin à l'Empire byzantin. Les conquête qui suivirent inclurent l'Anatolie, la Roumélie (territoire de Thrace et de Macédoine), la Bulgarie, l'Albanie, la Grèce, la Crimée, la Syrie, l'Iraq, la Palestine, l'Egypte, le Hedjaz, l'Arménie, le Kurdistan, l'Ukraine e la Moldavie. A partir de 1520, l'Empire ottoman s'étendait de la Hongrie jusqu'au sud de l'Iraq. A la suite d'autres victoires, le Yémen, la Géorgie et l'Azerbaïdjan ont été annexés à l'Empire, qui a également tenu sous son influence la Libye, la Tunisie et l'Algérie. C'est le plus grand, le plus puissant empire qui ait duré aussi longtemps. Sa puissance a commencé à décliner au XIXe siècle et c'est seulement au XXe siècle, après la Première Guerre mondiale, qu'il prit fin. 1464. Avènement de la dynastie Sonni de Gao sous le commandement de Sonni Ali (m. 1492) qui étend l'Empire Songhaï, prend Tombouctou en 1468 et Djenné en 1473. 1466. Arrivée du Turcoman Uzun Hasan (m. 1478) et règne de la dynastie Koyunlu (Mouton blanc) en Iraq. 1468. Le sultân Mamelouk, Qayît Bey (m. 1495) règne sur l'Egypte. 1475. Les Ottomans annexent la Crimée. 1480. Les Ottomans conquièrent la ville italienne d'Ottante, ce qui leur permet de contrôler la route du sud de la Grèce à l'Italie. 1492. Les armées chrétiennes sous le commandement de Ferdinand V (m. 1516) et d'Isabelle (m. 1504) battent le dernier roi de Grenade, Abd Allâh Muhammad, surnommé Boabdil (m. 1527), mettant ainsi fin à la domination musulmane en Espagne, vieille de 780 ans. Ainsi prit fin la brillante époque scientifique des musulmans en Occident, époque qui a illuminé le monde pendant presque huit siècles ! Cordoue possédait la plus grande bibliothèque du monde. Malheureusement après la conquête de Grenade, la plupart des livres ont été brûlés par le cardinal espagnol Jiménez Cisneros, un inquisiteur fanatique. A cela, s'ajoutent les incendies des centres de savoir et de sciences de Baghdâd par les Mongols. Ce sont là les causes de l'arrêt de l'essor scientifique musulman au XVIe siècle, suivi de son inévitable déclin au XVIIe siècle. 1493. Muhammad Tûrî (m. 1538) de la dynastie d'Askia prend Gao et dirige ainsi l'empire Songhaï. Son règne est considéré comme glorieux et prospère. 1499-1722. En Perse, règne de la dynastie Safavide qui promulgué la doctrine chiite duodécimale imamite en tant que religion d'Etat. Les acteurs Théologie et jurisprudence L'écrivain polyvalent Allama Jalâluddîn As-Suyûtî, décédé au Caire en 1505, qui a écrit sur tous les thèmes de son époque. Ses œuvres principales sont Al-Itqân fî ‘Ulûm al-Qur'ân (La perfection en sciences coraniques) et Al-Muzhir laquelle est une encyclopédie de la philologie. Science et technologie L'arithméticien Abû Abd Allâh Yaysh Ibn Ibrâhîm Al-Umawî. D'origine andalouse, il a vécu à Damas où il serait mort vers 1489 (date fortement disputée). Dans son ouvrage principal Marâsîm al-Intisâb fî ‘Ilm al-Hisâb (Règles et procédures en arithmétique), il donne des résultats intéressants sur les séries arithmétiques et géométriques, ainsi que sur la représentation décimale. Le mathématicien andalou Abû Al-Hasan Ibn Alî Al-Qalasadî qui a entrepris d'importants travaux en arithmétique et particulièrement en algèbre. Il a énormément contribué dans le domaine des symboles mathématiques et a commenté les travaux d'Ibn Al-Banna Al-Marrâkushî (m. 1321). Son œuvre principale At-Tabçîra fî'Ilm al-Hisâb (Clarification de l'arithmétique). Il est mort à Béja en Tunisie en 1486. L'égyptien Ibn Tîbughâ (m. 1477), fabricant d'instruments astronomiques. Il invente le quadrant shakkâzî. Le célèbre navigateur Ahmad Ibn Mâjîd (m ; 1500) qui avait une perception innée de la géographie pratique et qui a découvert plusieurs nouvelles voies maritimes. En 1497, lorsque Vasco de Gama atteignit l'Inde en contournant le Cap de Bonne Espérance, son navire était piloté par Ibn Mâjid. Lettres et culture Le grand savant de Médine As-Samhudî (m. 1506), auteur du Wafâ' al-Wafâ'fî Akhbâr Dâr Al-Muçtafâ, une histoire exhaustive de la ville de Médine qui fait autorité. Les historiens persans Mîr Khûnd (m. 1498) et Sharafuddîn Alî Yazdî (m. 1454), dont le fameux Zafar Nameh (Le livre de la victoire) raconte l'histoire du grand conquérant Amîr Timur. Le poète mystique et écrivain persan Nûruddîn ‘Abd Ar-Rahmân Jami (m. 1429), considéré comme le dernier grand poète classique persan. Son principal travail en prose reste Baharistân (Jardin de printemps) qui rivalise avec le Gulistân de Shaykh Sa'dî, le grand poète du XIIe siècle. Il a réalisé une excellente imitation de Khamseh ou Panj Ganj (Cinq trésors) de Nizâmî, en ajoutant deux poèmes mystiques, l'appelant Haft Awrang (les sept trône). (A suivre)