Le problème du Sahara Occidental, dernier pays colonisé en Afrique, est une cause claire, nette, ne souffrant aucune ambiguïté. D'où l'intérêt du Maroc à se rendre à l'évidence pour permettre aux Sahraouis de disposer d'eux-mêmes conformément à la résolution 15-14 de l'ONU et pouvoir maintenir la paix dans cette région stratégique à tout point de vue. C'est l'avis des défenseurs de la cause sahraouie ayant pris part, hier, aux travaux de la troisième conférence internationale sur le droit des peuples à la résistance, initiée par le CNASPS et l'ambassade de la RASD. Une conférence qui se veut, deux jours durant, une tribune pour reconnaître au peuple sahraoui le droit de résister à l'occupation illégale de son territoire par le Maroc. Il s'agit aussi de dénoncer les violations vérifiées et établies par des institutions internationales et exiger de l'ONU que soit rapidement organisé un référendum d'autodétermination libre et transparent conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. Ils attestent que le peuple sahraoui subit la spoliation systématique de ses ressources naturelles par le Maroc, avec, notamment, la complicité de l'Union européenne, dont la position sur la solution de ce conflit demeure partiale au profit du Maroc, en contradiction avec le droit international et les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. La Suède, un exemple à suivre Tout en dénonçant la position de la France qui favorise injustement le Maroc et entrave une solution juste et définitive au problème, le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a appelé le président français François Hollande, à revoir la position de son pays en se conformant à la légalité internationale. Il a, par ailleurs, appelé le gouvernement espagnol à clarifier sa position et œuvrer à l'application des résolutions de l'institution onusienne. Il a demandé au parlement européen de plaider auprès des autorités marocaines la libération des détenus politiques sahraouis et l'accès aux territoires sahraouis des observateurs étrangers. Les responsables sahraouis espèrent voir les membres de la communauté européenne suivre l'exemple du parlement suédois qui a reconnu la République sahraouie, en guise de réponse aux tergiversations des autorités marocaines qui déploient dans les territoires sahraouis 160.000 soldats. « Le parlement suédois a demandé à son gouvernement de reconnaître la République sahraouie. Nous demandons aux parlements européens d'en faire autant », a souligné le ministre sahraoui, saluant toute initiative défendant la cause sahraouie, notamment les efforts du médiateur de l'ONU, Christopher Ross. « Le Maroc doit comprendre que le peuple sahraoui est plus que jamais déterminé à recouvrer son indépendance et disposer de ses richesses », a rappelé Abdelkader Taleb Omar. Pour les responsables sahraouis, Rabat entrave l'édification du Maghreb arabe. « Pays producteur et exportateur de produits stupéfiants, le Maroc finance indirectement les réseaux de la contrebande et les groupes terroristes, menaçant, de ce fait, la stabilité et la sécurité dans la région », a-t-il souligné, précisant que la République sahraouie et le Polisario dénoncent toute forme de terrorisme et crime organisé dans la région du Sahel. « Nous soutenons l'unité et l'intégrité territoriale du Mali. Nous sommes disposés à prendre des initiatives conformes aux principes de la communauté internationale et l'Union africaine », a-t-il précisé. L'Algérie n'a aucune ambition dans la région Qualifiant le recul de la décolonisation des territoires sahraouis de situation anormale, Rédha Malek a souligné qu'il est intolérable d'escamoter continuellement un problème d'une telle importance. Il a affirmé que l'édification de l'Union du Maghreb ne peut se faire sans le règlement de la question de ces territoires qui demeurent sous occupation marocaine depuis 1975. « Tant que le problème sahraoui persistera, les pays de la région seront incapables d'édifier le grand Maghreb. L'Algérie, dans ses prises de position, n'a aucune ambition dans le continent. Elle aspire à ce que les Sahraouis recouvrent leur indépendance. Les Algériens ont payé un lourd tribut à l'ère du colonialisme. Une souffrance qui ne leur permet pas de laisser les autres peuples subir le génocide », affirme-t-il. Pour M. Malek, l'heure est au règlement de tous les conflits dans la région pour éviter tout dérapage, allusion faite à la situation qui prévaut dans la région du Sahel.