Abdelkader Taleb Omar, Premier ministre de la République sahraouie, et Rédha Malek, ancien chef de gouvernement algérien, ont réitéré, hier à Alger, leur appel «au soutien et aux droits du peuple sahraoui à l'autodétermination». Les deux hommes s'exprimaient lors de la 3e conférence internationale d'Alger consacrée aux «Droits des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui», organisée à Chéraga par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) et l'ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd). «Il faut que le gouvernement marocain comprenne que le moment est venu pour régler le problème sahraoui parce qu'il est impossible d'édifier un grand Maghreb sans le règlement du problème sahraoui», a clamé Rédha Malek. Selon les organisateurs, «cette conférence se propose d'être une tribune pour reconnaître au peuple sahraoui le droit de résister à l'occupation illégale de son territoire par le Maroc». Le Premier ministre sahraoui, qui a remercié l'Etat algérien pour son soutien et sa contribution à cette conférence, a appelé, à l'occasion, les Nations unies, l'Union européenne et l'Union africaine à soutenir le peuple sahraoui de choisir son destin librement. «Nous invitons le gouvernement français à respecter la légalité internationale et à être solidaire avec nous comme le gouvernement suédois qui a reconnu le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination», a déclaré le Premier ministre sahraoui, appelant «à un référendum d'autodétermination transparent et loyal, sous la supervision des Nations unies». «Nous demandons de ne plus renouveler des accords économiques avec le Maroc dans les régions occupées, la libération des réfugiés politiques sahraouis et l'ouverture des territoires occupés aux observateurs internationaux», a-t-il ajouté. «En colonisant le Sahara, le régime marocain a retardé la construction et l'édification du Grand Maghreb», a souligne le ministre sahraoui accusant «le Maroc de produire et d'exporter la drogue qui finance les groupes terroristes qui déstabilisent toute la région». En condamnant ce comportement injuste, le gouvernement sahraoui exprime son soutien au Mali. De son côté, Rédha Malek a appelé à la solidarité avec le peuple sahraoui. «Lorsqu'on parle du peuple sahraoui, on parle de reconnaissance de son droit à l'autodétermination», a souligné l'ancien chef de gouvernement, affirmant que «le peuple sahraoui veut être indépendant». Il a aussi soutenu que «tant que ce problème persiste, le Grand Maghreb sera incapable de s'unir». Pour sa part, le CNASPS est revenu sur le rôle majeur joué par les sociétés civiles de certains pays qui ont aidé le peuple sahraoui dans sa lutte. Cette rencontre avait pour but de dénoncer les violations massives et répétées des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental par l'administration marocaine et les violations constatées par Amnesty International, Human Right Watch, le Parlement européen et des juristes internationaux. Cette conférence a réuni 300 participants dont 120 étrangers et 40 militants des territoires occupés du Sahara occidental. Elle a rassemblé notamment des prix Nobel de la paix, des personnalités et des parlementaires nationaux et internationaux ainsi que des membres des corps diplomatiques accrédités à Alger.