Près d'une centaine de jeunes propriétaires de fourgons Renault Master, vendus en 2012, sont venus de plusieurs wilayas du pays pour réclamer réparation ou l'octroi d'un document leur permettant de justifier leur incapacité de remboursement des crédits auprès des banques. Et pour cause, plusieurs d'entre eux ont eu des accidents de la circulation pour des défaillances dans les systèmes d'embrayage et de freinage, des pneus qui éclatent, une tôlerie qui se brise et un moteur qui consomme trop d'huile, selon les protestataires. Ces derniers soulignent que « la panne la plus récurrente concerne la butée d'embrayage ». Ces jeunes transporteurs, rencontrés sur place, ont acheté ce véhicule utilitaire dans le cadre de l'Ansej (Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes) et la Cnac (Caisse nationale d'allocation chômage) ou encore sur fonds propres dans le cadre d'une activité commerciale de transport. Ils indiquent que « leurs conventions contractées avec des entreprises ont été annulées à cause de ces multiples pannes ». Certains ont vu le système d'embrayage tomber en panne à trois reprises. D'autres signalent qu'avec une charge de 8 tonnes, le véhicule ne démarre pas. « Ils peuvent reprendre leurs véhicules car ils sont un danger pour nous », lancent ces jeunes. Ils poursuivent : « nous sommes obligés de ne circuler qu'en agglomération car il est risqué de faire de longs trajets ». Ces témoins affirment perdre 6000 DA par jour et cela depuis plusieurs mois. Du coup, « nous risquons la prison car nous sommes dans l'incapacité de rembourser nos crédits », affirment-ils. Ce qui ajoute à leur colère c'est le fait qu'ils paient de leurs poches des pièces de rechange qui coûtent cher (12 000 DA pour une butée d'embrayage). Pour les charges et le remboursement, ces jeunes promoteurs paient 180 000 DA tous les six mois et 130 000 DA d'assurance automobile. Renault : « Il est encore trop tôt pour parler d'indemnités » Contacté par téléphone, le président de l'Association de protection des consommateurs et de son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi, a fait part des résultats de négociations avec la direction de Renault Algérie. « Les cadres de Renault Algérie ont nié en bloc les défaillances des pièces de rechange. Ils ont demandé une contre-expertise que l'Association a acceptée, mais en présence de l'expert qui a réalisé l'expertise des clients de Constantine », indique le Dr. Zebdi. A cet effet, trois véhicules vont subir les contrôles tests. L'Apoce a réclamé le respect du texte relatif à la garantie du produit, dans le cas échéant, un dédommagement. L'échéance fixée pour l'aboutissement de la contre-expertise est fixée au 15 janvier 2013. L'Apoce a exigé une indemnité de 10 000 DA/jour pour mobilisation du véhicule en panne. Chose que Renault Algérie a refusée, en fixant cette indemnité à 2000 DA/jour. Pour rappel, le prix de ce véhicule Master 125 DCI (150 sur catalogue), 2.3 litres, 8 chevaux, est de 258 millions de centimes (212 millions de centimes hors taxes). Contactée par téléphone, la porte-parole de Renault Algérie a indiqué que « les experts de Renault Algérie et les représentants de l'Apoce sont en réunion et une solution sera trouvée » car « l'origine du problème n'a pas été encore identifié » alors que « l'expertise est en cours ». « Les clients verront leurs cas traités dans le cadre de la garantie mais il est trop tôt pour parler d'indemnités », a-t-elle déclaré, en signalant qu'à fin novembre 2012, il a été vendu 8900 Master.