L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, se veut optimiste sur les chances d'une solution politique. Pour la première fois, les perspectives d'un dénouement heureux de la crise syrienne sont évoquées et laissent croire à la formation d'un consensus international. « J'ai parlé de ce plan avec la Russie et la Syrie », a déclaré Brahimi, à l'issue de sa rencontre au Caire avec le SG de la Ligue arabe, Nabil El Arabi tenu informé de la proposition de sortie de crise esquissée lors de sa visite à Moscou. Le plan de paix, qui « peut être adopté par la communauté internationale », se fonde sur la déclaration de Genève, adoptée le 30 juin par le groupe d'action constitué des 5 membres du Conseil de sécurité, des représentants de la Ligue arabe, de la Turquie, de l'ONU et de l'Union européenne. Elle reste la base fondamentale de la recherche d'un règlement qui prévoit « un cessez-le-feu, la formation d'un gouvernement avec des prérogatives entières et des élections soit présidentielle, soit parlementaires ». L'émissaire international, qui veut boucler « le second anniversaire de cette crise » avec la volonté d'en finir avec « l'enfer » syrien, a nettement conscience de la complexité de sa mission au regard de la « situation très mauvaise » et des risques de « somalisation » en Syrie qu'il veut éradiquer à tout prix. L'homme, qui milite pour une « solution politique toujours possible », se refuse à un triste dessein. « Les gens évoquent une Syrie morcelée en plusieurs petits Etats, cela n'arrivera pas. La « somalisation » du pays, ce qui veut dire des chefs de guerre, n'aura pas lieu », dit-il. C'est dire que les « fondations solides pour bâtir un processus de paix » se renforcent de la réactivation du consensus international conforté par les appréhensions nées de la dérive communautaire et du poids de plus en plus prédominant des groupes terroristes. Avec le soutien de Washington et de Moscou, Brahimi réussira-t-il là où son prédécesseur à échoué ? L'optimisme retrouvé de l'émissaire onusien est toutefois confronté à un obstacle majeur : le sort réservé au président Bachar El Assad dont le départ est considéré par une frange de l'opposition basée à l'étranger comme une condition sine qua non à l'ouverture d'un « dialogue national ». Alors, 2013 sera-t-elle l'année de la paix syrienne ?