Après plusieurs tentatives infructueuses auprès du ministère de la Culture, la coordination de 250 concessionnaires de l'Oref a décidé de « s'en remettre au Premier ministre, Abdelmalek Sellal », qu'elle compte solliciter pour lui exposer ses problèmes et lui faire part de ses revendications. C'est ce qu'a affirmé, hier, Ismaïl Hariti, coordinateur des concessionnaires de l'Oref, lors d'une conférence au siège de l'UGCAA. La principale revendication : la révision de leur statut. « Dans le registre du commerce, il est stipulé que le local et le fonds de commerce appartiennent à l'Oref. Ce qui est injuste ! C'est nous qui avions créé le fonds de commerce et logiquement, nous avons le droit d'en faire ce que nous voulons, le développer ou le céder. Or, si des retraités par exemple veulent céder leur fonds de commerce à un tiers, ils ne peuvent pas le faire. Ils ont juste le droit de déposer la clé de leur magasin sur la table de l'administration », confie Mme Chamloul, concessionnaire à l'Oref. « Il y a deux ans, explique-t-elle, le concessionnaire avait le droit de céder son fonds de commerce à un tiers, via la vente par concession. Une décision qui a été prise par le conseil d'administration de l'Oref en 2007 » bien que, assure-t-elle, « ce procédé avait été pratiqué avant cette date sans qu'il ne prenne un cachet officiel. Mais en 2010, suite à une enquête sur des malversations, le ministère de la Culture a gelé cette décision qui oblige les concessionnaires à payer un loyer d'un mois multiplié par 24 mois comme droits d'entrée au profit du nouveau concessionnaire ». Ce gel a entraîné, selon M. Hariti, la fermeture d'un bon nombre de commerces. « Submergés par des dettes envers l'administration et le déficit financier dû à la rareté des clients, des concessionnaires ont fini par quitter l'édifice », dit-il, en précisant que les commerces fermés restent inoccupés et personne ne sait ce que l'administration compte en faire. Le retour du droit à céder son fonds de commerce figure parmi les revendications de la coordination. Dans le même contexte, Hariti rappelle que la rareté des clients et visiteurs à l'Oref est due à la dégradation du site. « L'administration a une grande responsabilité dans cette situation », estime-t-il, en signalant, par ailleurs, le refus de la tutelle de renouveler les contrats de location aux commerces qui ne revêtent le caractère culturel. Une décision qu'il considère « en contradiction avec la loi régissant l'Oref qui stipule que ce dernier est un établissement public à caractère commercial et industriel et par conséquent, doit être géré comme tel ». A nos doléances, conclut M. Hariti, il a été répondu par l'annonce d'une hausse des prix de la location et la fermeture de commerces qui auraient changé d'activité. « Nous avons déjà du mal à payer le loyer, vu que l'activité commerciale est au plus bas. Quant aux restaurants qui auraient changé d'activité, c'est l'administration qui leur a délivré l'autorisation pour se transformer en boîtes de nuit, notamment », soutient-il.