Le quotidien « Réflexion » a organisé, durant la semaine écoulée, un forum qui a regroupé ses les représentants de l'Union des Commerçants et des Artisans, ayant pour thème : la situation du marché des fruits et légumes et du commerce. Ont participé à cette rencontre : M. Mohammed Taifour El Hadj, président de l'union, M. Merouani Chaabane Coordinateur de la wilaya de l' UCGAA . Ont assisté à ce forum les journalistes des différents quotidiens. A la question : où en est la situation au niveau des marchés de gros des fruits et légumes et quelles sont les conditions qui règlementent ce secteur ? M.Taifour dira : « La situation du marché des fruits et légumes, traverse une crise majeure dans son ensemble et ne prête point à l'optimisme, telle qu'elle se présente. Il faut dans ce contexte revoir l'organisation et situer les responsabilités, à commencer par le marché de gros. Vous devez savoir aussi que le marché est soumis à une adjudication, qui se fait à partir de l'ouverture de plis pour sa location par l'APC. Une fois l'Adjudication faite, le locataire doit signer le cahier des charges, mais seulement l'adjudicateur ne tient aucun respect pour ce cahier ; la raison pour laquelle il faudrait imposer les conditions afférentes à l'utilisation de l'activité à l'intérieur du marché, à l'acquéreur avant toute location. Nous avons déjà fait part de nos réserves lors de la réunion qui s'est tenue avec le président de L'APC le 07 11 2008, où nous avons relevé certains points tel que : 1- L'article 2 du règlement intérieur du cahier des charges, qui ne fait aucune mention à l'organisation et à la gestion. Cependant, l'article 90/269 du 09.11.1993, stipule que le marché doit être organisé et géré par l'acquéreur. 2- Les horaires fixés par l'article 4 du réglement intérieur diffèrent des horaires de l'article 2 du décret exécutif n° 93/269 du 09.11.1993. 3- Nous avons demandé à revoir le cahier des charges concernant la gérance, les conditions d'organisation et de gestion du marché des fruits et légumes avant toute adjudication. Nous avons insisté sur le manque de coordination entre le commerçant et l'administration et d'autres points importants relatifs aux relations avec l'acquéreur. » Quelles sont les réserves que vous formulez de votre coté ? Taifour : « Revoir les conditions de travail pour sortir du système archaïque actuel. Celui-ci ne répond plus aux attentes de l'heure. Actuellement nous avons 120 mandataires qui se bousculent au niveau de ce marché, en plus des agriculteurs qui viennent de partout, ce qui encourage la spéculation et le marché informel. Il est injuste aussi que les mandataires s'acquittent des différentes charges, à savoir : les impôts, la TVA, la taxe et le droit de place, alors que d'autres vendent leurs marchandises, au su et au vu même des contrôleurs, sans qu'ils ne payent quoi que se soit. Aujourd'hui nous assistons à la dégradation du marché de gros, sans que les autorités réagissent Aussi, est-il impératif d'organiser le marché de gros dans les plus brefs délais, pour mettre fin aux pratiques délictueuses des marchands et des spéculateurs qui envahissent les emplacements, faisant la loi et bafouant les règles commerciales. Je pense qu'il est temps de réglementer la gestion de ce marché qui est à la merci des intermédiaires qui sont à la base du déréglement et de l' informel. Nous sollicitons de ce fait une réglementation adéquate. » 1- Revoir le droit d'entrée à la baisse par l'APC, pour alléger les taxes et procéder à l'élaboration d'un barème officiel pour le droit d'entrée. 2- /Mise en place d'un système régissant l'organisation du flux incessant qui se déverse sur le marché du gros. 3- Respect des horaires d'ouverture et de fermeture du marché comme il est indiqué dans le cahier des charges de 4 heures du matin à 11 heures, car cela permet au mandataire de réceptionner les marchandises après ces heures et s'organiser en temps réel, l'application de la journée fériée du vendredi. 4-Le marché des fruits et légumes fait l'objet de spéculation par le manque de respect et de gestion, profitant au spéculateurs et à l'intermédiaire, c'est le problème posé actuellement par les mandataires. Ces spéculateurs ont la main mise sur le marché dans un climat de désorganisation totale. « Aussi, J'aimerais faire remarquer que l'Etat a réalisé et investi de l'argent pour la réalisation d'un parc et mis à la disposition une balance qui est à l'abandon, mis à part le parc qui sert aujourd'hui de parking aux véhicules qui est géré par une tierce personne non autorisée et étrangère au marché. Cette dernière gère le marché comme bon lui semble. Des pavillons aussi ont été construits mais sont inoccupés à ce jour. Les mandataires et clients n'en finissent pas de se plaindre des agressions et des dépassements qu'ils subissent. Quant à l'adjudicateur il fait la pluie et le beau temps avec son armada de récidivistes qu'il a recrutés et qui imposent leurs lois. A la question posée sur le marché informel et les pratiques déloyales que connaît le commerce. M. Taifour dira : « Notre mission est indispensable, vu la dégradation et la situation du commerce a Mostaganem ainsi qu'à l'échelle nationale, pour devenir inquiétante, aussi les autorités doivent agir, car la circulaire des ministères du commerce et de l'intérieur du 13/09/2006 est claire sur l'organisation de ce secteur très sensible toute profession confondue. Le marché informel prend de l'ampleur et a coûté à notre économie pour l'année 2008 entre 25 et 30 milliards, dû en partie aux pratiques illicites et à la contrefaçon. Je vous donne les statistiques de ce marché très lucratif qui profite aux spéculateurs et aux trafiquants, a savoir : Les cigarettes 60%, la pièces détachée 50%, les produits cosmétiques 40% et sont la cause de maladies de la peau, Effets vestimentaires, souliers 30%, électroménager et électronique 12%, de même pour le marché de la devise qui s'est soldé par l'arrestation de 200 individus en 2008. Le commerce des C.D. contrefaits est de 1000, les droits d'auteurs 10 milles cassettes, c'est pour vous dire qu'il y a de quoi s'inquiéter. » M. Merouani, pour sa part, nous dira: « Il n'y a pas que le commerce ou le marché qui nous inquiètent, il y a aussi un problème d'hygiène qui se pose, pour vous citer à titre d'exemple le pain que l'on vend sur les trottoirs, ainsi que d'autres produits périssables et de larges consommations tel que le poisson qui est périssable et que malgré nos appels, rien n'a été fait depuis pour constater l'arrêt des poursuites contre les contrevenants. Il n'y a qu'à voir la prolifération de marchands et de commerces illicites pour se rendre compte de la situation alarmante, il suffit de visiter la ville : obstruction des passages, des espaces verts, encombrement des trottoirs, ce fléau tend à se généraliser sans que personne n'intervienne, c'est pour cela qu'il faut réorganiser dans le sens ou il faut régulariser les gens dans un cadre bien définit » Pour conclure, où en sont les travaux du marché couvert. Taifour : « La réfection du marché couvert ne devait prendre que 45 jours, mais le retard est dû à la dégradation de l'infrastructure, ce qui a demandé un surplus de travaux Quant au marché de Ain Sefra, il est au centre des préoccupations de Mme le Wali qui prend à cœur ce problème et dans l'entrevue que nous avons eue, elle s'est engagée à le régler dans un avenir très proche. »