Invité par l'établissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger pour s'exprimer sur le patrimoine algérois, Belkacem Babaci, qui a débordé sur le patrimoine matériel, immatériel et culturel de l'Algérie, n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour dire ses vérités. « On néglige stupidement le patrimoine du moment qu'il y a beaucoup de vestiges délaissés, à l'image des « ksour », notamment du côté de Djanet. Il y a beaucoup de monuments qui sont marginalisés et laissés de côté », a-t-il déclaré. « Quand on a la responsabilité de la culture de manière générale, je trouve qu'on ne fait pas assez et qu'on n'écoute pas la société civile, la preuve, regardez ce qui se passe dans le conflit qui oppose Nacera Benseddik, archéologue de renom et de qualité, à la ministre sur le site de Timgad », a-t-il poursuivi. Le président de la fondation Casbah qui appelle à l'écriture de l'histoire n'a pas manqué de faire le bilan de son association tout en affirmant qu'il reste beaucoup à faire. « La fondation existe depuis vingt ans. On n'a pas arrêté de militer pour la sauvegarde, d'abord, de la Casbah, et ensuite, de tous les sites et monuments étant donné que la fondation est présidente des associations nationales. Nous avons collaboré à tous les travaux : classement, plan d'action, plan permanent de sauvegarde. La loi 98.04 relative à la protection du patrimoine est très importante mais on ne l'applique pas malheureusement. Notre participation fait ressortir un bilan positif mais dont la concrétisation laisse à désirer parce qu'on ne nous écoute pas », a-t-il laissé entendre. « Je lance un appel à Monsieur le Président de la République parce que c'est le seul qui peut ordonner qu'on s'occupe de la Casbah et tout ce qui est laissé de coté. Nous avons énormément besoin de la protection, de la reconnaissance, de la revitalisation de tous les sites et monuments pour le bien de notre histoire et surtout à l'endroit de nos enfants qui n'ont pas de points de repères à part certains faits historiques », a-t-il lancé. Le conférencier a, en outre, révélé que deux ouvrages intitulés « Cervantès a-t-il menti ? » et « Contes et légendes d'El Djazaïr » vont être édités en janvier 2013. « Contrairement à nos écrivains et ceux d'Espagne et de France qui ont rapporté beaucoup de mensonges, j'analyse la période où Cervantès a été fait prisonnier ici même à Alger pour laisser éclater des vérités sur son véritable séjour. Pour le second ouvrage, il s'agit de l'histoire du patrimoine immatériel, tout ce qui est légende et histoire », a-t-il expliqué. Belkacem Babaci est notamment titulaire d'un DES en communication et diplômé de la faculté de droit et sciences économiques. Chercheur en histoire d'El Djazaïr et écrivain, on lui doit des ouvrages sur « Raïs Hamidou », « Fatima El Maâkra », « Sidi Flih », « L'invasion d'Alger » ainsi que d'autres publication. Il est aussi chroniqueur radiotélévision et producteur-animateur de la célèbre émission « Tahouissa Fi Ettarikh ». Il a occupé plusieurs postes de haut niveau au sein des structures de l'Etat.