Lors d'une conférence de presse animée au siège de l'UGCAA, il a indiqué que « tous les signaux sont au rouge ». « Le secteur de la pêche agonise », a-t-il déploré. « D'un côté, les pêcheurs ne respectent plus les lois en vigueur régissant l'activité. Et de l'autre, les pouvoirs publics n'assurent pas la mission de contrôle », a-t-il dénoncé. M. Belout a expliqué que certains marins pêcheurs font fi de toute réglementation notamment celle relative à la taille marchande des poissons. Sur la lancée, il a fait part de l'existence d'un décret ministériel, promulgué en 2004, précisant toutes les tailles marchandes des ressources biologiques qui doivent être pêchées. « Ce décret est, malheureusement, bafoué », dira-t-il. Citant à titre d'exemple la sardine, M. Belout a indiqué qu'il est strictement interdit, en vertu du décret précité, de pêcher celles qui ont moins de 11 centimètres alors que sur le marché on trouve des sardines de...6 centimètres. Le repos biologique, qui permet la reproduction des espèces, n'est pas également respecté, a-t-il noté. « C'est ce qui explique la libre de la production nationale qui passée de 387 000 tonnes par an, il y a quatre ans, à 73 000 tonnes », dira-t-il. Il convient de souligner dans ce cadre que ces chiffres sont loin de correspondre à ceux du ministère de la Pêche selon lesquels, la production annuelle avoisine les 113 000 tonnes, selon un rapport établi durant l'exercice 2011. Pour ce qui est du ratio relatif à la consommation, le président de la commission a fait remarquer que « si le Japonais consomme 80 kg par an, l'Européen entre 24 et 40 kg, le Tunisien 10 kg et le Marocain 12 kg, l'Algérien défraye la chronique avec une consommation ne dépassant pas un kg par an ». Une moyenne très faible par rapport au seuil fixé par l'OMS qui est de 6,2 kg/habitant/an. M. Belout a souligné que pour satisfaire la demande, l'Algérie a importé 400 000 tonnes de poisson congelé. Par ailleurs, le président de la commission a saisi l'occasion pour dénoncer « la maffia » du secteur. Il s'agit, précise-t-il, de « ceux qui monopolisent le commerce des poissons et spéculent sur les prix, les vendeurs de pêche hors circuit formel et les pêcheurs non autorisés du corail ». Sur ce dossier, il a indiqué que 12 tonnes de corail ont été saisies depuis 2000, alors que « quatre fois cette valeur a échappé au contrôle ». Il précisera à ce propos, qu'« un kilo de cette matière précieuse est cédé à 1800 euros ». Pour mettre un terme à ces dérapages, la commission propose d'instituer une police de la pêche et d'élaborer un statut particulier aux professionnels qui définira leurs droits et obligations. M. Belout a fait savoir que la commission est en concertation permanente avec le ministère de tutelle et « que le ministre a exprimé sa détermination à régler tous ces problèmes ». Pour faire face aux accidents, une proposition a été faite pour créer une boîte noire qui servira de fonds pour le dédommagement des dégâts. Il a noté, enfin, que le secteur compte 4250 unités de pêche et 54 000 marins pêcheurs dont 7.000 sont membres de la commission.