Une révision juridique de la créativité, de la mission de l'architecte, des bureaux d'études et des maîtres d'œuvre. Dans son message, lu pour l'occasion par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, le Président a également, appelé les architectes et urbanistes à innover, en premier lieu, via la création de modèles architecturaux modernes inspirés du patrimoine traditionnel et à panser, en second lieu, « les blessures des vieux quartiers ». Aboutir en somme à une harmonie architecturale entre le traditionnel et le contemporain, à l'image du nouveau siège du ministère des Affaires étrangères. C'est d'ailleurs, le concepteur de cet édifice, Abdelhalim Faïd, qui a décroché le premier prix national d'architecture et d'urbanisme (du président de la République). Il est doté d'une valeur de 100 millions de centimes. « Via ce prix, l'Etat réaffirme sa volonté d'aller vers la qualité dans un secteur qui était dominé par la quantité et qui subit de fortes pressions occasionnées par la hausse de la demande de logements », a souligné encore le président de la République dans son message. Le deuxième prix (du Premier ministre), d'une valeur de 60 millions de centimes, a été décerné, en présence de Amara Benyounès, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, et Belkacem Sahli, Secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger, à Mohamed Larbi Merhoum, pour l'Historial, un édifice culturel sis à la rue Larbi-Ben Mhidi. Le troisième prix, d'une valeur de 40 millions de centimes (prix du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme), est revenu ex aequo à Smaïl Mellaoui pour avoir dessiné l'Agence touring voyages à Batna, et à Salah Bakelli pour avoir conçu le ksar Tafilelt Tajdite à Ghardaïa. Le prix spécial jury est décerné à Lounès Messaoudi et Farouk Djemil pour le centre de fécondation in vitro à El Biar. « Institué depuis un quart de siècle, mais rarement mis en contribution pour aider à ouvrir le chemin vers l'avenir, ce prix connaît désormais une organisation qui lui donne une véritable portée nationale. A cet égard, les récompenses ont été sensiblement revues à la hausse », indique M. Tebboune qui a appelé les acteurs du secteur à construire intelligemment. A ce propos, le lauréat du premier prix, Abdelhalim Faïd, a déploré que la formation ne soit pas encore au niveau souhaité. « Il y a une rupture entre la théorie et la pratique car les enseignants n'ont pas le droit d'exercer et les praticiens ne peuvent pas enseigner. Et puis, il faut dire aussi que les programmes de logements, faits dans la précipitation à cause de la demande croissante, ne laissent pas beaucoup de place à la qualité », explique-t-il en souhaitant que le décret de 1988, relatif aux honoraires des architectes, soit révisé. « En 2013, nous fonctionnons toujours avec les mêmes honoraires alors que le métier a changé, avec l'introduction de l'engineering et de nouvelles ambitions pour construire mieux et vite », a-t-il conclu.