Pour la majorité des conducteurs fréquentant la voie autoroutière reliant l'extrémité ouest de la rocade Sud d'Alger à la rentrée est de Cherchell en passant par Bou-Ismaïl et Tipasa, questionnés à ce sujet, il n'y a pas de doute : c'est une bonne chose ! « Il faut partir d'un principe. L'utilisation des radars sur les axes routiers n'est pas en soi un moyen pour réprimer les conducteurs, quand bien même, la sanction prévue en cas d'excès de vitesse est le retrait de permis assorti d'une amende assez lourde. Son usage est, à la base, de nature préventive afin que certains chauffards soient mis devant leurs responsabilités et qu'ils réfléchissent longuement avant de se prendre pour des pilotes de F1 », tient d'abord à clarifier Hamid de Hadjout, un habitué de la voie express de la wilaya de Tipasa. Et d'ajouter : « Donc, si un automobiliste qui roule en sens inverse du mien me met en garde, par des coups de phare répétés, que les gendarmes ou les policiers ont placé un radar sur ce tronçon, automatiquement je prends mes précautions, à commencer par le contrôle de ma vitesse qui ne doit pas dépasser le seuil toléré. En conséquence, tous ceux qui empruntent la même voie que la mienne en feraient autant et au final aucun excès de vitesse ne serait commis. N'est-ce pas là une bonne chose pour réguler le trafic et, partant, éviter la survenance d'accidents ? ». Selon un autre conducteur habitant Tipasa, tous les usagers de la route connaissent ce code, en l'occurrence les appels de phare, qui signifie présence de radar. « D'une manière très régulière, les gendarmes placent des radars sur la voie express de Tipasa. Soit sur l'axe reliant la rocade Sud à Bou-Ismaïl ou bien celui reliant cette localité au chef-lieu de wilaya. Me concernant, je n'ai pas l'habitude d'appuyer trop sur le champignon, néanmoins s'il m'arrive de voir que les voitures roulent trop vite, j'allume les phares de mon véhicule afin qu'ils pensent qu'il y a présence de radar. Machinalement, ils réduisent leur vitesse. Souvent je le fais, même si aucun radar n'est installé sur l'autoroute. C'est une façon à moi de lutter contre l'excès de vitesse », confie-t-il. Pour Mourad de Tipasa, prévenir les automobilistes qu'ils risquent d'être flashés par un radar ne sert à rien, sauf à leur éviter un retrait de permis. « Par principe, je ne dois avertir personne sur la présence d'un éventuel radar sur l'autoroute, à plus forte raison, les fous du volant, car ces derniers ne peuvent changer leur comportement sauf s'ils sont mis devant leurs responsabilités, c'est-à-dire verbalisés et leur permis retiré. C'est pour cette raison que je suis contre », argue-t-il. Son ami ne voit pas les choses sous le même angle. « Ce qui est plus condamnable à mon sens, ce n'est pas le fait d'avertir les autres usagers quant à la présence d'un radar sur la route, mais d'utiliser d'autres subterfuges interdits par la loi, à l'instar d'une plaque d'immatriculation que le radar ne parvient pas à flasher. C'est ce genre de trafiquants et contrevenants qu'on doit aussi combattre », avance-t-il en guise d'argument. Quoi qu'il en soit, ce phénomène est devenu désormais monnaie courante sur nos autoroutes.