L'Algérie est le premier client de la Chine dans le monde arabe et au nord de l'Afrique en matière de pétards. Bien que l'importation et la commercialisation de ces produits soient interdites par la loi depuis 1963, les produits pyrotechniques inondent le marché informel, à l'approche de chaque fête du Mawlid. « Entre 12 et 15 milliards de dinars de pétards sont commercialisés, chaque année, dans le marché informel, dont plus de 6 milliards de dinars constituent la margé bénéficiaire des importateurs. On pourrait construire, avec une telle somme, 600 marchés ! », a indiqué, hier, lors d'une conférence de presse, à Alger, Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens. Plus de 80% des pétards, précise-t-il, passent par les ports. « C'est dire que les mécanismes du contrôle dans notre pays laissent à désirer. Certes, il existe une loi pour interdire l'importation et la commercialisation des pétards, mais les sanctions ne sont pas rigoureuses ». En outre, ces produits sont commercialisés via de faux registres du commerce. « Ainsi, si les services de la douane saisissent les pétards, ils ne savent pas qui les importe », souligne le porte-parole de l'UGCAA qui recense 10 000 registres du commerce falsifiés. A ce propos, Mustapha Zebdi, président de la Fédération nationale des consommateurs algériens, appelle à l'actualisation des registres du commerce, afin de réduire la commercialisation des pétards qui font, chaque année, des centaines de blessés et des dégâts matériels. « Ces produits sont d'autant dangereux qu'ils sont contrefaits. Ce n'est pas pour rien que les corps sécuritaires et médicaux sont mobilisés lors de la fête du Mawlid ! Mais cela ne suffit pas pour protéger les consommateurs des risques. Les parents et les écoles doivent, également, jouer un rôle de sensibilisation », a-t-il estimé. Ce sont, selon lui, « des jeunes, des adolescents, pour la plupart, qui sont chargés d'écouler ces produits dans les quartiers ». « Entre 25 000 et 30 000 jeunes commerçants informels sont mobilisés pour vendre ces produits. Certaines APC sont complices car elle laissent les jeunes vendeurs installer leurs étals sur les trottoirs », déplore M. Boulenouar. Il constate, toutefois, que « la commercialisation des pétards a quelque peu baissé par rapport à l'an dernier ». « Cela est dû à la disparition d'un bon nombre de marchés informels », a-t-il expliqué, en rappelant la saisie récemment de 83 tonnes de pétards par les douaniers.