La wilaya, qui fait face à un déficit flagrant en matière de ressources en eau, notamment les communes de Aïn Beïda et El Fakroune, pourra voir cette situation s'améliorer après la mise en service du barrage Oukiss, prévue en 2015. En attendant, le département de Necib ne compte pas rester les bras croisés. En visite de travail et d'inspection, jeudi dernier, dans la wilaya, Hocine Necib a annoncé un plan d'urgence qui consiste, entre autres, en le lancement des opérations de forage et la réalisation de projets hydrauliques, à l'image de la réalisation de la Step de la ville de Aïn M'lila, dont le coup de starter a été donné, ce jeudi, par le ministre. Celle-ci aura à traiter un volume de 16.824 m3/j. Le projet est confié à Ohl Inima et Hydro-Aménagement (Espagne-Algérie) pour un délai de réalisation ne dépassant pas 22 mois et 24 mois pour sa mise en exploitation. Ensuite, le ministre s'est enquis de l'état d'avancement des travaux de réalisation d'une digue sur l'oued Drimil pour la protection du centre d'Ouled Hamla contre les inondations. Là, Hocine Necib n'a pas manqué de rappeler que la question des oueds doit être prise de la manière la plus sérieuse et nécessite une prise en charge particulière. Le représentant du gouvernement est prêt à injecter de l'argent si l'enveloppe financière prévue à cet effet est insuffisante. La livraison du projet est prévue, au plus tard, le premier trimestre de l'année en cours. Barrage Ourkiss : la solution tant attendue M. Necib a inspecté le projet du barrage Ourkiss. D'une capacité de 65 millions m3, l'ouvrage renforcera l'approvisionnement en eau potable de certaines villes de la wilaya, dont la population s'élève à 530.000 âmes. Le ministre estime « que le barrage constitue une solution globale au problème de la rareté des ressources en eau dans cette région ». Le barrage sera aussi utilisé pour l'irrigation du périmètre de la pleine de Chemora qui s'étend sur une superficie de 17 ha. Sur insistance d'un représentant du projet pour augmenter le volume des réservoirs, Necib a expliqué « que les volumes actuels sont largement suffisants ». Un autre projet était au programme de la visite. Il s'agit du transfert d'eau à partir de la station de pompage de Aïn Kercha vers le barrage de Koudiet M'daouar. Il sera réceptionné en avril prochain. Les travaux ont atteint un taux d'avancement de 61%. Le projet aurait pu atteindre un taux beaucoup plus appréciable, n'étaient les contraintes rencontrées sur place, tels les oppositions des propriétaires, la modification du tracé de la conduite, le déplacement des sites des ouvrage, à l'image de la station de pompage de l'oued Seguin et le basin d'équilibrage de l'oued Hamla. Le ministre a recommandé la mise en œuvre d'un planning de rattrapage afin de pouvoir poursuivre la mission dans les meilleures dispositions et de livrer le projet dans les délais. Il a indiqué « qu'il n'acceptera plus de retards dans la réalisation ». La colère du ministre Si la cadence des travaux sur certains chantiers est appréciable, il n'en est pas de même pour la station d'épuration des eaux usées de la ville de Aïn Beïda. Les deux entreprises chargées de sa réalisation accusent un retard considérable dans les travaux. Il s'agit de la société belge Keppel et de l'algérienne Hydrotechnique. Ce retard a suscité la colère de M. Necib qui a rappelé à l'ordre ces dernières à l'ordre les entreprises concernées. Un suris de trois mois leur a été accordé, faute de quoi, le projet leur sera retiré. « Si d'ici trois mois les choses ne s'améliorent pas, je vous retire le projet », a-t-il averti. Il dira, à l'adresse des représentants des deux sociétés : « N'essayez pas de défendre l'indéfendable. Quand vous êtes dans l'erreur, ayez le courage de le reconnaître. Vous êtes entièrement responsables de ce retard ». Le ministre n'a pas caché sa colère envers les responsables d'Hydrotechnique. D'un ton ferme, il leur a fait savoir que « je suis ici pour défendre les entreprises publiques, pas pour tolérer des négligences. C'est un manque à gagner pour les collectivités. On ne badine pas avec ça. Il s'agit d'un projet vital qu'il faut mener avec toute la sérénité voulue. Le projet se doit être achevé le plus tôt possible ». Il faut dire qu'en termes d'assainissement, Oum El Bouaghi accuse un grand retard. La wilaya ne dispose que d'une seule station d'épuration. Pour ponctuer sa visite, le ministre s'est rendu sur le périmètre d'irrigation de la commune de Ksar Sbahi qui s'étale sur 2.242 ha, situé sur l'oued Settara. Le projet a été mis en exploitation en octobre 2010. La zone de Ksar Sebahi est irriguée à partir d'un réservoir d'eau d'un volume de 15.000 m3. L'irrigation est assurée par le barrage Foum El Khanga sur l'oued Cherf dont la capacité est de 150 hm3 et le volume régularisé est de 30 hm3. Sur place, le ministre a rassuré les fellahs de la région, qui l'ont interpellé sur la nécessité d'augmenter la superficie irriguée, « que leurs doléances seront prises en considération ». Il a rappelé, tout au long de son périple, que cette wilaya est une région à vocation agricole par excellence.