« Nous tentons de trouver une solution à la situation au Mali, mais il nous faut des ressources. Les opérations de maintien de la paix sont très coûteuses et nous mettons l'accent sur les mesures de prévention », déclare El Ghassim Wan, le directeur du département Paix et Sécurité de la Commission de l'UA, lors d'une conférence de presse. Selon ce dernier, les efforts pour mobiliser des fonds et le soutien logistique requis pour appuyer la Mission internationale d'intervention au Mali (Misma) seraient boostés par une réunion de l'UA et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao), qui apporte une contribution de 3.500 soldats à la Misma, prévue en marge du sommet de l'UA. Plusieurs pays ouest-africains ont déployé des troupes au Mali pour aider les forces maliennes à reprendre le contrôle du nord, pris l'année dernière par des groupes terroristes. La France a, également, envoyé des troupes et apporté un soutien aérien. Le Burundi et le Tchad font partie des pays africains qui ont proposé d'envoyer des troupes pour se joindre à la mission, a annoncé, jeudi, l'Union africaine. Le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé en décembre le déploiement de la Misma, chargée d'aider l'armée malienne à reconquérir la moitié du nord du pays. Outre la situation au Mali, le sommet, de deux jours, devrait également se pencher sur plusieurs autres conflits ou zones de tension sur le continent. La présidente de la Commission de l'UA, la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, élue lors du précédent sommet en juillet a, notamment, évoqué cette semaine la « réémergence de conflits dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), en Guinée-Bissau et en République centrafricaine ». Si les combats ont cessé dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC, les pourparlers à Kampala entre gouvernement et les rebelles du M23 avancent péniblement et la rébellion continue d'étendre son emprise, ont accusé des ONG locales. A Bissau, les autorités ont annoncé qu'il serait « impossible » d'organiser les élections générales prévues en mai 2013, pour clore la période de transition ouverte après le coup d'Etat d'avril 2012. En Centrafrique, le ministère de la Défense a accusé, mercredi, la rébellion qui menaçait Bangui en décembre, de continuer les hostilités malgré un accord signé avec le gouvernement en janvier. Le peu de progrès dans la résolution des différends entre le Soudan et le Soudan du Sud seront également au programme des discussions. Renforcement de la lutte contre le terrorisme et la coopération des services de renseignement Le renforcement de la lutte contre le terrorisme et la coopération entre les services de renseignement en Afrique figurent parmi les principales recommandations que le Conseil exécutif de l'Union africaine soumettra au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement. La situation au Mali et la prise d'otages, suite à l'attaque terroriste du site gazier de Tiguentourine à In Amenas par un groupe terroriste, constitué d'individus de différentes nationalités, auraient motivé cette démarche.Parmi les mesures préconisée, il y a d'abord, l'entraînement de forces supplémentaires dans le but de juguler le phénomène du terrorisme, en plus de la mise en place d'un arsenal juridique renforcé et l'intensification des échanges d'informations entre les différents pays du continent. En ce sens, le renforcement du pouvoir juridique, notamment l'échange d'informations sont « déterminants » et doivent passer par une « résolution politique des Etats africains », a-t-on ajouté. Selon Ramtane Lamamra, le commissaire de l'UA à la Paix et la Sécurité, le phénomène du terrorisme est « désormais multinational d'où la nécessité pour l'Afrique de réagir ». Dans le sillage, le renforcement de la coopération au niveau du continent est devenu « impératif », a-t-on indiqué auprès de la Commission de l'UA. Mme Nkosazana Dlamini Zuma, sa présidente, a fait part de ses « préoccupations face à la montée du terrorisme dans la région sahélo-saharienne ».