L'Institut national de la criminalistique et de criminologie de Bouchaoui est très sollicité par les enquêteurs et les magistrats, pour des prestations à même de contribuer à la bonne marche de la justice et à la consolidation de l'Etat de droit. C'est ce qui ressort du bilan annuel établi par l'institut. En effet, plus de 5 000 dossiers ont été traités par les experts de la direction de la criminalistique relevant de l'institut national de la criminalistique et de criminologie (INCC) de la Gendarmerie nationale, en 2012, avec une hausse par rapport à l'année 2011. Selon un bilan chiffré, 274 analyses balistiques ont été effectuées par les spécialistes du département balistique, soit 6,16% des dossiers traités. L'augmentation enregistrée est due aux saisies effectuées dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue et d'armes à feu, la contrebande et le terrorisme, souligne le rapport. En effet, les saisies les plus importantes d'armes et de munitions de guerre ont été opérées dans les zones frontalières, compte tenu de la situation dans les pays voisins, précise le même bilan. Les saisies ont permis d'établir plus de 192 rapprochements balistiques entre les affaires criminelles enregistrées, à travers le territoire national, d'autant que les narcotrafiquants ont recours aux armes de guerre. Les laboratoires de toxicologie de plus en plus sollicités Les laboratoires de toxicologie sont les plus sollicités, avec 7 410 dossiers traités, soit 53,12% des dossiers traités. Cela s'explique par l'augmentation du nombre de saisies de drogue opérées par les unités opérationnelles dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée, notamment le trafic de drogue. -La plupart des dossiers sont liés à la toxicologie, avec 2 663 dossiers, suivie d'empreintes digitales avec 817 dossiers. L'analyse des documents vient en 4e position avec 297 dossiers traités, suivie de l'informatique électronique. La comparaison des empreintes digitales a traité 1 755 dossiers, soit 16,30% des dossiers traités. « Cela montre l'intérêt accordé par les enquêteurs à la recherche d'empreintes durant les investigations portant atteinte aux personnes et aux biens », indique le rapport. En matière de micro-analyses, le traitement des 94 dossiers parvenus à l'institut ont donné lieu à 258 analyses. Ces dossiers ont connu une augmentation sensible et ont trait aux vols, agressions sexuelles et enlèvements. L'analyse des documents et des écritures a connu 297 dossiers, soit 5,47%. Il en ressort une constante en matière de criminalité liée au faux, avec une prédominance des documents liés à la circulation des véhicules (permis de conduire, carte d'immatriculation, vignette, PV de contrôle et dossiers de base de véhicule). Le département informatique électronique élabore régulièrement des reconstitutions en trois dimensions de certaines scènes de crimes importantes. La trace biologique : une preuve par excellence Pour ce qui est des laboratoires du département examen véhicules, le nombre de dossiers traités (102), demeure stable avec une augmentation substantielle au nombre de 5 expertises. Une partie de ces activités est dédiée aux investigations scientifiques relatives à l'identification des véhicules inconnus ou maquillés, à partir de leurs accessoires et peinture, et la reconstitution des accidents de la circulation routière. En matière d'informatique électronique, les 173 dossiers ont donné lieu à 14 analyses qui ont porté essentiellement sur les supports informatiques et les téléphones portables. Cela est expliqué par l'utilisation des moyens technologiques de l'information et de la communication par les criminels, les narcotrafiquants et les terroristes. En matière de biologie, lancée en 2011, 417 affaires ont été traitées, soit 5,68% de l'activité de l'INCC. L'activité a doublé en raison de la tendance des magistrats et des enquêteurs au recours à l'empreinte génétique, notamment pour l'identification des auteurs de vols qualifiés et des cadavres, dont ceux des terroristes abattus, des kamikazes ainsi que des cas liés aux homicides. Par ailleurs, à l'instar de ce qui se passe dans les pays développés, « la trace biologique constitue progressivement en Algérie, un moyen de preuve par excellence », souligne le rapport. Dans le domaine de la médecine légale, 58 dossiers traités par l'INCC ont donné lieu à 26 expertises en matière d'anthropologie pour déterminer à partir des ossements, l'âge, le sexe et la période approximative du décès. En matière d'incendies et explosions, les analyses effectuées ont porté sur 149 dossiers et 2 expertises. Il s'agit entre autre des deux attentats kamikazes qui ont ciblé les deux groupements régionaux de la GN à Tamanrasset et Ouargla. Dans le domaine de l'environnement, il a été relevé une hausse du nombre des dossiers traités par l'INCC. En effet, 13 dossiers ayant trait à l'identification et la qualification des polluants organiques et inorganiques de l'eau ont été traités. Il est à signaler que les activités de l'INCC ont été lancées le 1er janvier 2009.