C'est à coups de millions de dollars que la communauté internationale tente de venir en aide aux Syriens. Lors d'une conférence internationale de donateurs parrainée par l'ONU, à laquelle ont pris part, hier, une soixantaine de pays (dont l'Algérie, représentée par l'émissaire personnel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, Abdelkader Bensalah), le Koweït, pays organisateur de cette rencontre, et les Emirats arabes unis, ont annoncé une aide humanitaire de 300 millions de dollars chacun. Le Bahreïn a annoncé une rallonge de 20 millions de dollars. Les pays occidentaux ne sont pas restés en marge. Les Etats-Unis ont libéré une enveloppe supplémentaire de 155 millions de dollars. Ce qui porte à 365 millions de dollars leur aide humanitaire, tandis que la Commission européenne a déboursé 100 millions d'euros, s'ajoutant aux 100 autres millions déjà débloqués par Bruxelles. Après avoir octroyé, l'année précédente, 103 millions à l'opposition et aux réfugiés syriens, le ministère allemand des Affaires étrangères a promis une somme supplémentaire de 10 millions d'euros, notamment pour les pays voisins de la Syrie confrontés aux flux des réfugiés. En outre, des organismes de charité des pays du Golfe ont promis 182 millions de dollars. Néanmoins, les sommes réunies demeurent en deçà de l'appel du SG de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a exhorté la communauté internationale à réunir 1,5 milliard de dollars, compte tenu, dit-il, de « la situation catastrophique » qui prévaut dans le pays, et du nombre croissant de pertes humaines. Selon l'ONU, le nombre de personnes qui ont besoin d'aide en Syrie avoisine quatre millions. Selon le Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Antonio Guterres, l'aide doit aussi bénéficier aux quelque 700.000 Syriens réfugiés dans les pays voisins, dont le nombre devrait atteindre 1,1 million d'ici juin, si le conflit perdure. Brahimi enfonce Al Assad Après les tirs croisés dont il a été l'objet de la part des autorités syriennes, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, a vivement réagi, mardi, devant le Conseil de sécurité, en estimant que le président Bachar Al Assad avait perdu sa légitimité. Il a appelé le Conseil à « lever l'ambiguïté » de la déclaration de Genève, qui prévoit un gouvernement de transition « avec tous les pouvoirs de l'Etat » sans toutefois se prononcer sur le sort du chef de l'Etat. Le médiateur international a également dénoncé « l'horreur » du conflit en sommant le Conseil d'agir d'urgence, peu après la découverte à Alep de 80 corps de jeunes gens exécutés. Tout en reconnaissant qu'il « n'avait pas fait beaucoup de progrès » mais rejetant l'idée d'abandonner, M. Brahimi estime que la guerre risque de « détruire petit à petit » le pays, invitant les 15 membres de l'instance suprême des Nations unies à mettre de côté leur divisions et à « exercer un peu plus de pression » sur les belligérants.