Le Koweït, pays hôte, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis se sont engagés à verser chacun une aide humanitaire de 300 millions de dollars. Trois pays du Golfe ont promis hier 900 millions de dollars d'aide aux civils syriens affectés par 22 mois d'un conflit meurtrier, lors d'une réunion de donateurs parrainée par l'ONU et ambitionnant de lever 1,5 milliard de dollars. Le Koweït, pays hôte, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis se sont engagés à verser chacun une aide humanitaire de 300 millions de dollars. «Jusqu'à présent, le total des promesses a atteint environ un milliard de dollars», a indiqué en milieu de journée un responsable du Golfe qui a requis l'anonymat. Le chef de l'ONU, Ban Ki-moon, a lancé dans un discours d'ouverture un appel pressant pour recueillir 1,5 milliard de dollars afin de répondre aux besoins humanitaires des civils syriens. Soulignant que la situation était «catastrophique», il a averti qu'un «plus grand nombre de Syriens mourront» si les fonds demandés n'étaient pas réunis. Selon l'ONU, 60.000 personnes ont été tuées depuis le début du soulèvement. M.Ban a appelé toutes les parties au conflit à «arrêter les tueries», ajoutant que la moitié des hôpitaux et le quart des écoles ont été détruits. Une soixantaine de pays participent à la conférence au moment où l'ONU s'apprête à lancer un programme massif au profit des quatre millions de Syriens qui ont besoin d'une aide d'urgence à l'intérieur du pays. L'aide doit aussi bénéficier aux quelque 700.000 Syriens réfugiés dans les pays voisins, dont le nombre devrait atteindre 1,1 million d'ici juin si le conflit ne cesse pas, selon l'ONU. Le Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Antonio Guterres, a indiqué que le nombre de réfugiés enregistrés dans les pays voisins était de 712.000 personnes, mais estimé «qu'un million de Syriens» avaient fui leur pays. Le président libanais Michel Sleimane, dont le pays accueille plus de 200.000 réfugiés, a déclaré que Beyrouth avait besoin de 370 M USD, appelant la communauté internationale à «supporter ce fardeau avec le Liban». Le roi Abdallah II de Jordanie, où sont réfugiés plus de 300.000 Syriens, a souligné que cela «dépassait les capacités et les moyens» de son pays. Au cours de la conférence, Bahreïn, parent pauvre des monarchies du Golfe, a annoncé une aide de 20 millions USD. L'Allemagne a annoncé hier donner 10 millions d'euros d'aide humanitaire, rappelant qu'elle avait déjà versé en 2012 environ 103 millions d'euros d'aide. La Commission européenne a indiqué mardi qu'elle annoncerait au Koweït une aide de 100 millions d'euros, une somme qui s'ajoute aux 100 millions déjà débloqués par Bruxelles pour venir en aide aux Syriens. Les Etats-Unis ont annoncé pour leur part mardi une aide supplémentaire de 155 millions de dollars en faveur des réfugiés, ce qui porte à 365 millions de dollars l'aide humanitaire américaine aux Syriens. Des organismes de charité, en majorité islamiques, réunis au Koweït à la veille de la conférence, ont promis 182 millions de dollars. Mais l'ONG française Médecins sans frontières (MSF) a déploré dans un communiqué mardi que «l'aide internationale apportée en Syrie souffre d'un grave déséquilibre» au profit des «zones sous contrôle gouvernemental» et au détriment des «zones insurgées». «Les zones sous contrôle gouvernemental reçoivent la quasi-totalité des secours internationaux et les zones insurgées une part infime», écrit l'ONG.