Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, celui des Ressources en eau et le SG du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales ont écouté des agriculteurs, des investisseurs et des responsables d'associations et de zaouïas. Il s'agissait, en premier lieu, de réaffirmer l'engagement de l'Etat à développer les wilayas du sud car, selon M. Rachid Benaïssa, personne ne peut contester que « depuis l'indépendance, faire bénéficier toutes les régions du pays d'une manière équitable des fruits du développement est un axe doctrinal dans notre pays ». Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Rien que pour l'année 2012, le développement rural et l'agriculture ont bénéficié d'un programme complémentaire de 32 milliards de dinars. Un programme supplémentaire de 13.000 logements ruraux sera attribué à la wilaya d'Adrar où beaucoup ont souligné l'urgence des aides en la matière. C'est une nouvelle méthode de gouvernance que veulent instaurer les autorités du pays en se mettant à l'écoute de la base. Explicitant les motivations de la politique de développement rural, le ministre de l'Agriculture dira que celle-ci « s'inscrit dans une vision intégrée où, en plus de fixer les populations, on aspire à réhabiliter les terroirs et induire une dynamique économique ». Celle-ci s'adossera, dira le SG du ministère de l'Intérieur, « à la création d'unités de transformation des produits agricoles, à l'effort de redynamisation du tourisme et de la réhabilitation des ksour ». Beaucoup d'intervenants se sont succédé pour exposer une longue liste de doléances et de contraintes. Cela va de la nécessité de soutenir le prix de l'électricité, du coût de transport des produits jugé exorbitant, à préservation les foggaras, ce génial système d'exploitation hydrique. Certains évoqueront l'élevage camelin ou l'envasement du barrage de Djorf Torba près de Béchar. En réponse, le ministère de l'Agriculture a rappelé les efforts des pouvoirs publics pour soutenir les agriculteurs par des crédits sans taux d'intérêt et par des aides pour l'aliment du bétail, le lait... En filigrane se devine le souci de briser le cercle vicieux des aides et des facilités sans condition qui bride l'initiative. Il rassurera également les exploitants sur les problèmes de propriété soulevés par des intervenants. Il rappelera que « dans les wilayas du sud, toute personne qui a procédé à une mise en valeur d'une terre voit ses droits à la propriété reconnus et consacrés ». Au cours d'une conférence de presse, M. Abdelkader Ouali, SG du ministère de l'Intérieur, a affirmé que « suite à une rencontre, tenue il y a un mois avec le ministère de l'Habitat et l'Urbanisme, le seuil de l'aide de l'Etat, qui est de l'ordre de 700.000 DA, sera, pour les wilayas du sud, revu à la hausse ». De son côté, M. Necib dira que « la ressource hydrique dans la région souffre d'un fort taux de salinité mais nous pouvons résoudre ce problème en construisant des stations de désalinisation dans chaque champ captant ». Interrogé sur la modernisation du système d'alimentation en eau potable de Tamanrasset confié à Cosider, le ministre des Ressources en eau affirmera que « cette entreprise, en travaillant avec deux équipes, pourra livrer le projet avant le délai initial de 18 mois ».Adrar, cette vaste wilaya, capitale de la tomate, possède beaucoup de potentialités pour apporter sa part à l'effort de développement. De nouvelles cultures, comme celle du maïs, sont prisées. Le maïs est soutenu à hauteur de 4.500 DA le quintal, a rappelé le ministre de l'Agriculture qui, tout en qualifiant cette aide des pouvoirs publics de phase nécessaire, déclare que « les producteurs devront prendre la relève ».La certitude en un avenir meilleur est proclamée sur tous les tons par les participants à cette rencontre qui sera suivie bientôt par une autre à Illizi.