La décision du ministère de l'Education nationale d'engager une concertation avec l'ensemble des acteurs et partenaires du secteur pour une évaluation de l'étape de l'enseignement obligatoire a été favorablement accueillie par la Fédération nationale des associations de parents d'élèves et les syndicats. Intervenant, hier, sur les ondes de la radio nationale chaîne III, le président de la Fédération des parents d'élèves, Bachir Dellalou, a affirmé que cette concertation constitue une première dans les annales du secteur, du moment qu'elle se veut une halte pour faire l'état des lieux, dix années après la mise en œuvre de la réforme du système éducatif. « C'est une halte historique », a-t-il souligné, étant donné les problèmes auxquels est confronté le secteur par rapport à la surcharge des classes, des programmes, les méthodes et la qualité de l'enseignement et bien d'autres, à l'exemple de l'échec et de la déperdition scolaires. Il a, à l'occasion, fait part de l'installation d'une commission nationale pour élargir la concertation aux élèves des cycles moyen et secondaire. « l'implication des élèves dans ce large débat peut apporter un plus », a-t-il souligné estimant que l'objectif est de faire intervenir les principaux concernés dans cette concertation pour cibler les anomalies et rectifier les erreurs. Il cite, entre autres, l'allègement du volume horaire et des programmes. Chaque élève des cycles moyen et secondaire a, au moins, 13 manuels scolaires. Selon M. Dellalou, il y a des choses à supprimer pour ne maintenir que les matières essentielles tels que les mathématiques, la physique et les sciences naturelles, pour les filières scientifiques et mathématiques. Idem pour les filières littéraires. M. Dellalou réitère la nécessité de former les formateurs, et propose le retour au système des ex-ITE (Institut technologique de l'éducation). Il juge l'impératif de dispenser une formation académique au profit des enseignants. « Une formation meilleure que celle dispensée en milieu universitaire », a-t-il jugé, insistant sur la revalorisation des diplômes. Parmi les axes inscrits dans le calendrier de la concertation devant prendre fin en avril prochain, figure le problème de la déperdition scolaire. M. Dellalou a, d'ailleurs, reconnu que toutes les stratégies adoptées par le secteur, y compris la réforme du système éducatif, n'ont pu mettre un terme à ce problème qui tend à prendre des allures inquiétantes. Pour certains syndicats, l'évaluation de la réforme du système éducatif est salutaire dans la mesure où elle permettra l'identification et la correction des dysfonctionnements relevés par les professionnels du secteur. Chaque syndicat déléguera deux représentants dans chaque wilaya pour prendre part à la concertation engagée par le ministère de tutelle. Selon le SG du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour, la concertation se tiendra dans une première étape au niveau ds wilayas. Elle s'élargira ensuite au plan régional avant la tenue, en avril prochain, de la conférence nationale. Les directeurs de l'éducation devraient incessamment adresser un document aux syndicats du secteur. Ce document comporte les principaux axes devant être débattus lors de cette concertation, à l'issue de laquelle, les syndicats devraient se prononcer sur leur participation ou non à ce débat de grande importance.