240 logements du quartier populaire Chaab Ersas, l'un des plus importants de la ville des Ponts, viennent de bénéficier d'une opération de branchement de gaz de ville au cours de la semaine dernière. Une opération chapeautée par le directeur de l'énergie et des mines, Ahmed Bouzidi qui mène les travaux malgré les obstacles : « Les constructions dans ce quartier qui datent des années 1990 sont pour la plupart illicites, et pourtant nous avons sollicité les services de l'APC pour nous donner leur feu vert. Il faut savoir que le retard dans le branchement de ces derrières années est dû à un problème de sécurité, l'accès est difficile vu la position des constructions sur les hauteurs. Nous avons dégagé une route carrossable, sous le contrôle de la DTP, de l'APC et de la daïra, pour le passage de la protection civile en cas d'incidents. 80% des foyers étaient alimentés en gaz de ville, il ne restait donc que 20%. Aujourd'hui, toutes les maisons sont chauffées au gaz. Seules quatre habitations demeurent sans gaz parce que ce sont des bidonvilles, mais nous allons tout de même nous occuper de leur cas. Nous allons leur proposer de réaliser des dalles afin d'effectuer les branchements ». Pour beaucoup de quartiers et de localités dont les constructions sont illicites, les actes de propriété constituaient une entrave pour s'alimenter en électricité, en gaz ou aux réseaux d'eau potable. Cette fois-ci, les autorités locales tentent par tous les moyens de satisfaire ces populations. Ainsi, à la cité 5 au Khroub, au lieu dit « 24 logements », les habitations, et comme c'est souvent le cas pour les nouveaux lotissements, sont illicites, et pourtant M. Bouzidi justifie sa démarche auprès de la commune du Khroub : « Au début, l'APC s'est opposée à leur branchement, puis nous avons effectué ensemble des sorties pour rencontrer la population. La commune a par la suite donné son accord verbal pour accepter les quittances d'électricité. Ce quartier sera alimenté dans peu de temps ». Plus isolé encore, un douar du côté de la commune de Ouled Rahmoune, Ras El Aïn, sera à son tour alimenté en gaz de ville d'ici quelques jours, assure M. Bouzidi. Le projet a été relancé après un retard de 3 ans. « Les travaux d'installation des conduites ont été achevés en 2010, mais l'opération de branchement n'a pu se faire en raison du passage d'un oued. Un ouvrage était nécessaire pour sécuriser les conduites, c'est chose faite, les essais seront effectués cette semaine, puis nous allons procéder au branchement du gaz de ville pour tous les foyers ». Le plan de Naftal Mme Birouk, chef du bureau de distribution des produits pétroliers et gaziers, nous a par ailleurs dévoilé le plan de la Naftal en prévision de cet hiver : « Constantine est dotée d'un centre enfûteur de GPL à Bounouara. Il a une capacité de production de 24.000 bouteilles de gaz par jour et peut atteindre 30.000 en période exceptionnelle. Nous avons 27 points de vente dont 12 à Constantine, en plus des stations-service. Naftal a mené une campagne de sensibilisation via les médias pour justement éviter le scénario de l'an dernier », nous dira-t-elle. Et pour éviter l'anarchie de l'hiver dernier dans la distribution des bonbonnes de gaz, Naftal prévoit la création d'aires de stockage régularisées (ASR) pour assurer une distribution continue des bouteilles dans chaque commune, mais comme nous l'explique Mme Birouk, les communes ne coopèrent pas comme il se doit. « Certaines nous ont fait des propositions, d'autres nous ont signalé qu'elles n'ont pas d'emplacement pour le stock. Nous avons également noté que les comités de quartier ne font pas leur travail et qui ne signalent pas leurs manques aux APC », conclut-elle.