Photo: Horizons. La capitale de l'Est est connue pour son hiver rude mais aussi pour les dizaines de bidonvilles qui, la ceinturent. Pourtant depuis le début des années 2000, le quotidien des vieux quartiers s'est nettement amélioré avec la réception du gaz de ville. Un confort très attendu par une population logeant généralement dans des maisons inconfortables et surtout fragiles au froid hivernal. Avec le délogement de certains vieux quartiers et l'installation des conduites de gaz dans d'autres, la commune de Constantine ne compte selon la SDE (Société de Distribution d'électricité de l'Est) que quelques ruelles non encore équipée en gaz de ville. D'ailleurs l'activité des commerçants qui vendent les bonbonnes de gaz est en chute libre, surtout au centre ville. Un vendeur exerçant près du boulevard Belouizdad et qui a l'habitude de d'en approvisionner les habitants de la rue Kitouni Abdelmalek, le confirme. «Depuis qu'ils ont introduit le gaz de ville dans le quartier Kitouni il y a 4 ou 5 ans, les ventes ont nettement baissé. J'arrivais facilement à vendre une cinquantaine de bouteilles par jour, mais ce n'est plus le cas, c'est à peine si j'en écoule une dizaine quotidiennement». Même constat chez Naftal où la distribution quotidienne qui était de l'ordre de 30 à 40 000 unités, varie aujourd'hui entre 10 et 12 000 bouteilles de gaz butane. Et encore 70 % de la production est destinée au marché des wilayas limitrophes, notamment Mila et Oum El Bouaghi. Un agent de Naftal de la direction régionale de Bounouara au Khroub soutient que depuis quelques années la SDE a fortement soulagé le site de production de Naftal qui a connu des surproductions dans les années 90. Du coté de la SDE, les chiffres de cette année sont bons. Le taux de pénétration du gaz de ville pour l'ensemble de la wilaya est de 81 % alors que quelque 4000 autres foyers en seront alimentés d'ici 2010 toujours pour toute la wilaya. Reste que la campagne d'installation du gaz de ville n'a pas encore atteint les 100%. Et pour cause, propriétaires des maisons de bidonvilles et de quartiers populaires (Benchergui, Chaab Ersas ou encore El Mridj) ne possèdent pas de permis de construire. Ces quartiers sont d'ailleurs connus pour les émeutes qui y éclatent sporadiquement à cause justement du gaz. L'histoire risque de se répéter mais ailleurs sur les hauteurs de la ville. La raison est simple, selon un ingénieur travaillant à la SDE, c'est la topographie des lieux qui pose problème : des terrains accidentés et menacés par le glissement. Toutefois, on murmure qu'en dépit du danger que pourrait représenter l'installation des conduites de gaz sous ces terrains, le Wali a ordonné l'aménagement des sols en vue de brancher le gaz pour les habitants. Cependant, si cette action n'est encore qu'à l'état d'étude, la bouteille butane a encore de beaux jours devant elle, car des centaines de familles passeront cette année encore un hiver glacial.